Dès ses premières affiches volontairement provocante, Love faisait scandales. N'ayant rien fait pour enrayer cela, la production à vendu le film comme le premier porno romantique de l'histoire. De la pornographie pourtant on en est loin. Certes, le film se concentre beaucoup sur la sexualité d'un couple, à grand coup de scènes de sexe non simulé et plus qu'explicites. Pourtant, ce n'est pas ça qu'on retient du film. On reste plus scotché par la représentation d'une passion sans limite, que Noé a voulu sans censure et sans limite. Ainsi, dans une narration complètement décousu, on suit un couple de sa rencontre jusqu’à sa fin, mêlant passion charnel intense, conflit et toute ces petites choses qui font un couple, tout ces petits gestes vu 100.000 fois au cinéma mais qui ici prennent un tout autre sens. L'amour est montré tel quel, sans détour et sans censure, permettant d'en aborder tout les aspects, même les plus tabous. Et c'est bel et bien là la force du film. Un mélo sans limite, où l'amour est tout.
Côté mise en scène, on retrouve le style Noé sans ce côté provocant si propre à sa filmographie. Fini les caméras virevoltante, place au plan fixe et à la valeur de plan unique. Fini les essai et place à un naturalisme assumé (même si certaines séquences de rêve rappel très rapidement ses autres films, jusqu'a une scène de boite échangiste évoquant furieusement le rectum de "Irréversible"). Pourtant le style est là et très reconnaissable. Cadre ultra travaillé, couleur et lumière particulière et musique choisi avec goûts. Cependant, on pourra regretter quelque choix hasardeux, mais motivé par la vision de Noé, comme cette éjaculation face caméra, usant de la 3D pour "impliquer" (?) le spectateur. La 3D d'ailleurs parlons en. Bien réfléchi et travaillé elle apporte régulièrement son lot d'images surprenante et montre que Noé est un innovateur avant tout.
Côté acteur, on saluera le dévouement du casting qui ne recule devant rien pour rendre à l'image la passion de cette amour. De très bon choix d'acteurs, sans faute de goûts.
Au final, "Love" est un pur mélo, emprunt de scandale, mais qui ne cache pas sa nature romantique profonde. Un film comme seul Noé était capable de faire et qui surprend énormément. Une vraie réussite.

quintinleneveu
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le 15 juil. 2015

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Quintin Leneveu

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