Ryan Gosling, star de "Drive" et de "Only God Forgives" passe de l'autre côté de la caméra et il n'y va pas par 4 chemins. Le moins que l'on puisse dire c'est que pour un premier film, il ne choisit pas la facilité et ne décide pas de mettre tout le monde d'accord. Ce film divise, chef d'oeuvre ? film mou et sans âme ?


"Lost River", fut très mal reçu par la critique lors de sa présentation à Cannes en 2014 qui qualifiée le film de "débilo-naif" ou bien "d'oeuvre impersonnelle". Ryan Gosling décida de remonter son film et d'en présenter une nouvelle version...
Personnellement, je trouve les critiques de Cannes injustes et mauvaises. Certes le film contient énormément de références cinématographiques : Lynch, Refn, Noé, Argento... mais ces influences ne rendent en aucun cas le film impersonnel, elles sont utilisées comme des sources d'inspirations pour retranscrire la passion du cinéma et la créativité de Ryan Gosling. Puis, le film est axé sur un vécu, celui du réalisateur... on sent qu'il essaye de nous faire comprendre son enfance, que le film est imprégné de son histoire, de ses expériences.


Pour son film, Ryan Gosling c'est entouré d'une équipe de qualité, prenant à ses côtés Christina Hendricks (avec qui il jouait dans Drive), Johnny Jewell (compositeur de musique) et Benoit Debie (directeur photo d'Enter The Void et de Spring Breakers).
Les deux acteurs principaux, Christina Hendricks et Saoirse Ronan livrent des performances étonnantes de réalisme dans cette quête personnelle face au néant grâce à une oeuvre qui leur permet de laisser libre court à leurs émotions.
Eva Mendes est géniale en reine du gore décalée et trash, Matt Smith est complètement terrifiant en fou dangereux de la rue et Ben Medelsohn est détestable dans son rôle de banquier pervers et malsain.


"Lost River" est un film hallucinant de beauté, autant de part sa palette de couleur (entre couleur réelle et couleur digne d'un film de science fiction), que par ses décors, on est plongé dans un monde macabre, un univers fantasque perdu dans des banlieues fantômes où la barbarie le sexe et l'argent semble avoir pris le dessus. On est face à une poésie d'une extrême étrangeté, comme prise au piège d'un rêve glauque où le beau se trouverais dans des caissons SM, des lampadaires sortant de l'eau, des maisons en feu ou encore un cabaret baroque... Nous sommes comme transporté dans un rêve noir, qui oscillerait entre frisson, mal aise et tension (la scène de la station service...) sans nous laisser la possibilité de respirer.


Les images, les couleurs et l'équipe ne sont pas les seules points forts du film, la musique y est également pour quelque chose. Ici, elle se voit mise là où il faut, au moment idéal, celui qui permettra une osmose parfaite entre image et son...


Ryan Gosling signe ici sont premier film et à la fois sont premier chef d'oeuvre, fascinant et hypnotisant, on plonge dans un conte de fée dérangé, ultra personnel, baroque, poétique et bizarre.

You-me-the-violence
10

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le 23 juil. 2015

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