Avant de commencer cette critique, je me dois de faire une petite rectification. Récemment, j'avais fait la critique de "Visceral : Between the ropes of madness" que j'avais qualifié de "film choc de l'année". Alors certes mon avis n'a pas changé et je le trouve toujours autant choquant, mais avec "Sorgoï Prakov", on passe le niveau au-dessus tant le réalisme de ce film est éprouvant.


"Un journaliste venant d'un pays de l'Est arrive à Paris pour commencer un tour des capitales européennes et ainsi pouvoir réaliser un documentaire sur le rêve européen. Entre fascination et difficulté d'adaptation, Sorgoi a bien des difficultés à mener à bien son projet et sombre, au gré de ses expériences, dans la folie." Un spitch assez simple qui ne raconte pas réellement la folie dans laquelle va tombée Sorgoï, une folie salvatrice qui va l'emmener loin, très loin, au plus profond de la folie humaine.


Voici la balle en plein coeur que la France avait besoin, présenté comme un mixte entre "Borat", "J'irais dormir chez vous" et "C'est arrivé près de chez vous", ce film est d'une efficacité redoutable. Tout commence comme un simple documentaire touristique tourné par Sorgoï, touriste Sdorvien (pays fictif) qui part en Europe (plus particulièrement Paris) pour filmer ce qu'il appel l"European Dream". Mais très vite il se rend compte que Paris est bien plus terne qu'il pensait, ses escapades se résumant à quelques soirées arrosées et de nombreuses agressions. Le rêve va très vite se transformer en cauchemar, après l'ingestion de trois pilules d’extasie, il va perdre sa carte bleu, se faire agresser et brûler son passeport. Il se retrouve bloqué à Paris, sans argent, dans une ville qu'il commence à détester, et décide, dans une folie naissante et grandissante de continuer à filmer ses mésaventures.
Le film part donc dans un penchant plus expérimental, plus horrifique et au combien réel. Les 30 dernières minutes se veulent dérangeantes, extrêmement dérangeantes, mais également fascinantes. Oui, fascinantes car on n'arrive pas à détourner le regard malgré les scènes chocs et on en arrive à admirer Rafaël Cherkaski, réalisateur et acteur, pour cette énorme claque.


Injustement méconnu, "Sorgoï Prakov" est un vrai moment cinématographique qui fait du bien (en fin si on peut dire ça) à la France. Ce film montre bien qu'on peu tourner un très grand film avec très peu de budget, les blockbusters américains devraient en prendre de la graine.

You-me-the-violence
10

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le 31 août 2015

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