Los Angeles Plays Itself
7.9
Los Angeles Plays Itself

Documentaire de Thom Andersen (2003)

Une immersion dans L.A. à travers +200 films, une approche académique très complète & enrichissante.

Los Angeles Plays Itself (2003) est un essai vidéo où le réalisateur Thom Andersen explore la manière dont Los Angeles a été représenté au cinéma depuis… l’existence du 7ème Art !


Il en résulte une impressionnante immersion en cœur de la Cité des anges, une approche académique et extrêmement complète, nous permettant de voir comment la ville a été pensée, imaginée, voir remodelée par l’industrie du cinéma. Un documentaire édifiant de près de 3h exclusivement composé d’extraits de films (on ne compte pas moins de 200 films, réalisés 1913 et 2001).


Los Angeles est la ville la plus photographiée au monde et elle n’aura cessée d’être représentée au cinéma, sous toutes ses formes. Inventée, réinventée, imaginée, le cinéma s’en est toujours amusé et s’est bien souvent éloigné de la réalité pour coller au plus près de ses films (une pratique courante qui a lieu dans bien d’autres villes du monde entier).


A travers son film, le réalisateur en profite pour nous faire découvrir la ville sous toutes ses coutures et tous les quartiers y passent. Pour l’anecdote, il évoque The Ambassador Hotel (Robert F. Kennedy y a été assassiné, signant le déclin de l’hôtel. Fermé fin des années 80, il restera plus ou moins à l’abandon, tout en accueillant bon nombre de tournages, avant d’être rasé en 2005). On y apprend aussi que la ville possède plusieurs faux restaurants McDonald's n'ayant jamais servis de client mais qui servent uniquement aux tournages de la firme (17031 Green Dr), de même qu’il existe des motels et stations-services exclusivement réservés aux tournages.


Los Angeles étant devenue la Mecque du cinéma, en dehors des étoiles sur le Hollywood Blvd, il n’est pas rare de voir des rues aux noms d’acteurs ou de réalisateurs ainsi que des plaques commémoratives sur les anciens emplacements des touts premiers studios de cinéma qui ont vu le jour au siècle dernier.


Thom Andersen ne se prive pas pour dire tout haut ce qu’il pense, à commencer par l’abréviation « L.A. » qui l’insupporte au plus haut point (cela dévalorise sa ville natale) et à cette occasion, il conspue bon nombre de films dont le titre contient cette abréviation, tels que LA Plays Itself (1972), To Live and Die in L.A. (1986), L.A. Crackdown (1987), L.A. Vice (1989), L.A. Bounty (1989), Escape from L.A. (1996) ou encore L.A. Confidential (1997).


Le réalisateur évoque aussi les lieux de tournage récurrent dont certains lieux ont été maintes et maintes fois utilisés, comme le Bradbury Building (304 South Broadway) qui a accueilli notamment Blade Runner (1982). Il évoque aussi l’architecture néo-maya avec la Ennis House de Frank Lloyd Wright (2655 Glendower Avenue) qui a servi de décor pour d’innombrables tournages. Comme nous l’explique très bien le film, Hollywood avait pour habitude d’attribuer un certain style architectural aux gentils et aux méchants, ainsi, pour les premiers, c’était l’architecture moderniste telle que la Stahl House de Pierre Koenig (1635 Woods Drive) et pour les seconds, plutôt futuriste avec la Chemosphere (7776 Torreyson Drive) aperçue dans Body Double (1984), la Sheats Goldstein Residence (Davies Dr) aperçue dans The Big Lebowski (1998) ou encore la Garcia House (7436 Mulholland Drive) qui se retrouve réduite en miette dans L'Arme fatale 2 (1989). Il est aussi question de la gare d’Union Station (transformée pour certains films en aérogare), du célèbre Fox Plaza (plus connu comme ayant été le Nakatomi Plaza de Die Hard - 1988), ainsi que de la L.A. River et son canal en béton, que l’on a vu un nombre incalculable de fois au cinéma, notamment dans Le Point de non-retour (1967) ou encore Terminator 2 (1991).


Si Hollywood magnifie Los Angeles à travers ses films, l’industrie du rêve a aussi tendance à tout détruire sur son passage, comme vient nous le rappeler ces quelques films catastrophes tels que Tremblement de terre (1975), Independance Day (1996) & Volcano (1997).


Pêle-mêle, il y est aussi question de La Fureur de vivre (1955), The Trip (1967), Zabriskie Point (1970), Airport (1970), Le survivant (1971), La Grande casse (1974), Cobra (1986), Death Wish 4 (1987), Miracle Mile (1988), Roger Rabbit (1988) ou encore Chute libre (1993).


Dans la deuxième partie du film, le réalisateur s’intéresse à l’Histoire de Los Angeles, sans nécessairement faire de lien avec le 7ème Art, il est essentiellement question de l'accès à l'eau, des transports en commun, des émeutes qui ont secoués la ville (en 1992), la corruption, les forces de l'ordre, le néoréalisme, le racisme et enfin, un focus sur les cinéastes qui ont tourné à L.A., des réalisateurs qu’il scinde en deux catégories, les "touristes avisés" et les "touristes vulgaires" (ceux qui dédaignent L.A., préférant San Francisco). Pêle-mêle, il y est question d'Alfred Hitchcock, de Woody Allen, de John Boorman, de Jacques Deray, de Michelangelo Antonioni, de Jacques Demy, de Roman Polanski ou encore de John Cassavetes.


Il est difficile d’arriver à résumer, voir de condenser ce documentaire qui s’avère extrêmement riche et complet. Los Angeles Plays Itself (2003) est le documentaire qu’il vous faut voir si vous souhaitez parfaire vos connaissances cinématographiques et plus particulièrement, sur Los Angeles.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

RENGER
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs documentaires

Créée

le 10 mai 2023

Critique lue 61 fois

1 j'aime

RENGER

Écrit par

Critique lue 61 fois

1

D'autres avis sur Los Angeles Plays Itself

Los Angeles Plays Itself
Morrinson
7

''They make movies here. I live here. Sometimes I think that gives me the right to criticize.''

Los Angeles Plays Itself, c'est un tunnel de près de 3 heures. L'expérience est éreintante, et on en ressort comme sous l'effet d'un rouleau compresseur, après avoir subi un essai cinématographique...

le 15 sept. 2022

2 j'aime

Los Angeles Plays Itself
RENGER
8

Une immersion dans L.A. à travers +200 films, une approche académique très complète & enrichissante.

Los Angeles Plays Itself (2003) est un essai vidéo où le réalisateur Thom Andersen explore la manière dont Los Angeles a été représenté au cinéma depuis… l’existence du 7ème Art ! Il en résulte une...

le 10 mai 2023

1 j'aime

Los Angeles Plays Itself
Boubakar
7

La ville cinéma

Je n'ose pas dire que Los Angeles Plays Itself n'est pas un documentaire, ni un film de cinéma ; c'est avant tout une expérience visuelle et auditive de près de 3 heures sur la villes des anges (pas...

le 14 sept. 2023

1 j'aime

Du même critique

Mad God
RENGER
8

30ans de tournage devant lesquels on hallucine bouche-bée devant le résultat.

Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles -...

le 21 juin 2022

35 j'aime

Monty Python - Sacré Graal !
RENGER
2

Armez vous de patience, c'est ce que vous avez de mieux à faire.

Premier long-métrage pour l'équipe des Monty Python où ils réalisent avec Monty Python, sacré Graal (1975) une comédie lourde, exaspérante et extrêmement vide. Certains gags sont beaucoup trop...

le 5 mai 2011

27 j'aime

17

Ready Player One
RENGER
2

Grosse désillusion, de la SF chiante à mourir

Une belle grosse désillusion le dernier Spielberg. Moi qui l'attendais avec une certaine impatience. Son grand retour à la SF, à grands renforts de coups marketings, je suis tombé dans le panneau et...

le 20 mars 2018

21 j'aime

24