Peu connue en France, Rosario Castellanos est une femme de lettres mexicaine illustre dans son pays, non seulement pour son oeuvre de poétesse et de romancière mais aussi pour ses engagements pour la cause des femmes et des indigènes. Los adioses oscille entre deux époques, dans sa jeunesse, alors étudiante, puis près de 20 ans plus tard, reconnue comme une grande dame. A ces deux moments, elle vit avec l'homme de sa vie, duquel elle a été séparée de longues années. Le va et vient entre les périodes est loin d'être fluide et complique quelque peu un portrait qui aurait gagné à être moins confus (sauf pour les mexicains qui connaissent mieux son parcours que nous). En revanche, le film de Natalia Beristain Egurrola séduit par sa manière douce et la qualité de sa mise en scène mêmes si l'on regrette les trop longues citations en voix off (une constante dans les films "littéraires"). Son travail acharné sur son ouvrage d'écrivaine et sa lutte féministe, notamment auprès d'un compagnon macho et hypocrite, sont joliment illustrés dans des scènes qui expriment toute la complexité de cette femme qui n'est pas loin d'être considérée comme une héroïne par les jeunes générations mexicaine. Sa mort accidentelle et prématurée, alors qu'elle était ambassadrice en Israël a encore renforcé son statut d'icône. Malgré une construction bancale, Los adioses a le grand mérite de nous faire découvrir ce personnage fascinant et pugnace, excellemment incarnée par la comédienne Karina Gidi.

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le 28 mars 2018

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