Dans son neuvième long-métrage, le prolifique réalisateur philippin poursuivait et approfondissait sa démarche radicale qui consiste à filmer ses personnages en caméra portée, à la façon d'un documentaire, de coller au plus près d'une réalité souvent dérangeante , sans se préoccuper de faire de la belle image. Au risque à l'occasion de lasser ou de choquer, ce qui n est pas le cas ici. Même s'il reste fidèle à une esthétique de cinéma-vérité sans compromis (laissant les soubresauts de la ville se transmettre à une caméra qui s'agite parfois dans tous les sens), Mendoza fait preuve de retenue et de compassion en suivant deux attachantes grands-mères confrontées à un drame commun: la mort du petit-fils de l'une, tué par le petit-fils de l'autre. Des vieilles dames exemplaires de courage et de dignité qui apportent un supplément d'âme bienvenu au réalisme cafardeux de ce mélodrame sombre et pluvieux.