Little Miss Sunshine, c'est un film que je regarde depuis que je suis enfant et qui jamais ne m'a lassé.
C'est l'histoire d'une petite fille, Olive, au milieu de ce que les adultes appellent une "famille dysfonctionnelle" mais qu'enfant j'appelais "une super famille qui ressemble un peu à la mienne" : un père obsédé par le fait de gagner et qui veut absolument vendre sa méthode bidon, une mère au foyer assez paumée, un frère muet qui déteste le monde entier, un oncle gay suicidaire qui n'a plus rien et un grand-père qui prend de l'héroïne et a été viré de sa maison de retraite. Olive, au milieu de tout ce chaos, est l'innocence, celle qui va tous les rassembler pour un but commun : le concours Little Miss Sunshine, auquel elle veut participer.


Cette famille si imparfaite va trouver sa propre harmonie, non pas d'une manière clichée du type "ils comprirent enfin toutes leurs erreurs, les réglèrent et vécurent heureux jusqu'à la fin de leurs jours", mais d'une manière qui les correspond (et qui est d'ailleurs beaucoup plus réaliste) : oui ils vont


kidnapper un corps et faire un scandale à un concours de mini miss au point qu'il leur sera interdit d'y mettre les pieds à nouveau,


et alors ? C'est leur manière d'être ensemble, leur manière d'être heureux, et c'est beau.


En plus, faire un scandale à un concours si monstrueux est loin d'être un crime ! Olive veut participer à ce concours de mini miss pour être aimée, pour qu'on lui dise qu'elle est belle, comme on peut le voir dès les premières secondes (d'ailleurs cette ouverture de film est l'une de mes ouvertures préférées de tous les temps) ; mais dès les premières images du concours on s'aperçoit de l'horreur de celui-ci : des enfants ressemblant à des adultes avec leurs perruques et maquillage, défilant en bikinis, faisant des chorégraphies très suggestives... au fond, Olive est la seule véritable enfant dans le lot, celle qui mange des glaces et s'éclate sur scène, et ça selon le concours ce n'est pas beau. Au milieu de ce monde horrible, elle est unique, représentation de sa propre famille unique au milieu d'un monde qui ne les accepte pas à cause de leur étrangeté - ce qui est quelques fois justifié


(kidnapper un cadavre c'est pas top),


on comprendrait presque Dwyane quand il répète qu'il ne veut pas faire partie de cette famille de cinglés ! Mais au final elle est si attachante qu'on leur pardonne à tous.


En effet, j'ai très rarement vu des personnages aussi attachants que ceux-là : même le père étant insupportable par moments est au final un personnage que l'on aime et dont on veut la réussite, tout comme les autres membres de la famille.
J'irai même jusqu'à dire que cette famille est la mienne, et j'ai grandis avec eux. À force de visionner ce film durant mon enfance, mon adolescence et maintenant en tant que jeune adulte, je considère que je suis allé au concours Little Miss Sunshine avec eux, tout comme je suis allé à Poudlard avec Harry et à la classe 3-E avec Koro sensei. C'est rare de s'attacher à des films au point d'en créer des souvenirs qui ont l'air presque réels, et là c'est le cas. Je connais ces routes, ces aventures, ces musiques, ces rires, ces larmes, car j'y étais - ou du moins, j'y étais presque. Alors j'aimerais dire à Little Miss Sunshine : merci pour ces souvenirs magnifiques. Merci pour ce voyage, merci pour cette famille. Merci d'exister et de me rappeler mon enfance, comme un album photo.

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le 5 sept. 2020

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PuduKazooiste

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