Plus versé vers le space horror que la science-fiction, Life : origine inconnue ne réinvente pas le genre mais sait se rendre sympathique, rendant hommage à son héritage cinématographique.


L’origine de la toute nouvelle forme de vie dénichée par l’équipage de la Station Spatiale Internationale ne fait pas de mystère. Chargés de réceptionner des échantillons en provenance de Mars pour les étudier, les docteurs David Jordan (Jake Gyllenhaal) et Miranda North (Rebecca Ferguson) épaulés de leurs quatre confrères sont témoins de la découverte la plus importante de l’histoire de l’humanité : nous ne sommes pas seuls. D’une cellule esseulée choyée au sein d’un laboratoire en quarantaine, les scénaristes imbibés des nombreux précédents qui jonchent le cinéma d’horreur ont façonné une petite créature qui se révèlera de plus en plus vicieuse.


On pense tout de suite à Alien lorsque le titre s’affiche à l’écran, en lettres fines et menaçantes dont l’écart suggère une froide solitude spatiale. L’influence de l’œuvre fondatrice de Ridley Scott plane de manière omniprésente sur la Station Spatiale, théâtre d’un huis clos aussi claustrophobe que meurtrier, ce qui n’empêche pas Life de puiser ses idées dans toute une palette de films, de Gravity au Blob… On pourrait accuser Daniel Espinosa et sa clique de recyclage, mais malgré ses airs familiers, Life propose plus qu’une simple redite.


Régulièrement, Life s’habille d’une douce mélancolie et en deviendrait presque contemplatif. Incarnée par un Jake Gyllenhaal légèrement marginal par rapport à ses confrères, cette mélancolie nous inciterait presque à porter un regard amer sur la civilisation humaine, suggérant que la seule paix envisageable réside dans l’infini de l’espace, loin de tout. Des pauses bienvenues entre les pics de tension plutôt efficaces provoqués par le monstre en vadrouille. Une prise de distance non manichéenne achève de rendre Life intéressant : la vie n’est pas bonne ou mauvaise, elle tente simplement de subsister. Life effleure aussi une humanité touchante grâce à la sensibilité de ses protagonistes, éloignés des clichés de blockbusters qui proposent des ribambelles de héros infaillibles.


Reste une fin qui fera plaisir aux adeptes et une surprise plutôt agréable dans son ensemble. Life ne renouvelle pas vraiment le film d’horreur ni le survival spatial, c’est certain. On n’est pas non plus transcendé par l’originalité du scénario vu et revu, mais on ne s’ennuie pas non plus. Life : origine inconnue a le potentiel du film charmant qui aurait pu se démarquer.

Filmosaure
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le 2 mai 2017

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