La jeunesse est porteuse d'une dureté que personne n'envie mais est également porteuse d'un préambule d'une construction futuriste qui pourra être synonyme de grandes choses.
Dans ce film, il serait plutôt question de confronter ce propos à la structure animée de règles qu'est le monde de l'entreprise dominée par l'argent et la vie elle-même, que le personnage de Gary Valentine essaye de s'approprier et de façonner à sa manière sans jamais véritablement se rendre compte de sa bêtise.
Licorice Pizza délivre un sentiment d'émerveillement paradoxal entre la maîtrise absolument parfaite de Paul Thomas Anderson face à son oeuvre, et sa simplicité aussi touchante que désarmante. Mais ce dernier délivre surtout au travers de cette drôlerie enfantine absurde et terriblement bien pensée, une histoire d'amour d'une beauté aussi étrange que poétique.
Une histoire d'amour dont la nature même repose sur une confrontation entre deux réalités opposées : une réalité imaginée et une réalité vécue, mais qui apparaît à la fois comme si fraîche, si merveilleusement onirique, que les moments de confrontations, de conflits ne paraissent jamais dénuées d'optimisme.
Une histoire d'amour sans cesse prise dans le piège de l'accès à la fortune et à la célébrité dans cette Californie des années 1970 bouillonnante où le monde est en perpétuel changement et où les enfants semblent livrés à eux-mêmes. Et pourtant, il ne s'agit pas pour PTA de pleurer cette jeunesse face à ses manques, mais plutôt de montrer sa beauté aux travers de ces nombreux élans où les courses effrénées semble être hors-du-temps.