Les Vampires de Salem
5.8
Les Vampires de Salem

Téléfilm de Tobe Hooper (1979)



  • Brillant, ce Mark Petrie. Il a presque tout écrit, comme toi à l'époque. Doués tous les deux.

  • Un autre écrivain ?

  • Possible. Je serais fier d'avoir contribué à la naissance de deux auteurs. Pour ça, ça vaut le coup d'enseigner.

  • C'est bien grâce à vous.

  • Tu étais doué. J'aurais voulu continuer mais tu as déménagé. Attends, tu avais...

  • Onze ans.

  • Oui. Pourquoi la Maison Marsten ? C'était aussi dans votre spectacle.

  • Peut-être parce que ma tante travaillait là.

  • T'a-t-elle raconté ce qui se passait dans cette maison ?

  • Non, jamais.

  • Hubbie Marsten ?

  • Non, elle n'a jamais parlé de lui. Mais à l'époque, la maison avait la réputation d'être hantée.

  • Toutes les villes ont une maison hantée.

  • J'y suis déjà entré. Un pari. Un truc de gosses. J'étais mort de peur. Je me suis glissé jusque-là. Je suis entré dans la maison.

  • Qu'est-ce que tu as vu ?

  • Des fantômes. Tout. Tous les bruits. Toutes les ombres. Je ne suis pas sûr de ce que j'ai vu. Je pense avoir vu Hubbie Marsten pendu par le cou. Son visage vert, ses yeux exorbités, ses mains livides. C'était horrible. Il a ouvert les yeux et il m'a regardé. Il m'a regardé. Et j'ai couru. Aussi vite que je pouvais. Je ne l'ai jamais oublié. Il y avait quelque chose. Comme si... Jason, croyez-vous qu'une chose puisse être maléfique en soi ?



Tobe Hooper le cinéaste ayant traumatisé le monde en 1974 avec son film d'horreur Massacre à la tronçonneuse et qui n'aura jamais réussi à réitérer l'exploit comme pour Wes Craven, John Carpenter et quelques autres, présente une mini-série qui deviendra par la suite un téléfilm " Les vampires de Salem ", tiré d'un roman de Stephen King " Salem " sortie 4 ans plus tôt. Après un long visionnage de plus de trois heures (si vous n'êtes pas fan de l'univers vampirique des années 80 n'essayait même pas), je suis sortie de mon visionnage satisfait bien que dubitatif. Malgré ses 40 ans passés, le film vieillit plutôt bien, il se dégage de cette oeuvre un charme très appréciable inhérent aux vieux films d'épouvante.


Une réalisation lente pour introduire efficacement les personnages vivant dans la petite ville recluse, qui se retrouveront à affronter les vampires. Bien que le choix me parût judicieux, on aurait tout de même pu se passer de quelques personnages, comme celui du couple avec la femme qui trompe son mari, et qui finissent tous deux par quitter la ville avant les hostilités. Du coup, pourquoi passer autant de temps avec ces 2 personnages ? Il y a des éléments effrayants positifs qui rythment le récit, autant que d'éléments inutiles à l'intrigue qui aurait pu être retirée pour épurer de manière positive l'intrigue afin de rendre la durée de vie moins lourde. Heureusement le mystère entourant le scénario parvient à rendre le tout suffisamment mystérieux et préoccupant pour nous permettre de rester concentré.


Tobe Hooper adapte une histoire de vampires assez typiques, qui clairement a inspiré plus d'une oeuvre comme Fright Night, où encore et surtout le roman de Guillermo Del Toro qu'il adaptera en série " The Strain ". On retrouve tous les éléments formants le mythe du vampire, dans une histoire inquiétante avec plus d'un élément ringard synonyme ici d'authenticité. Ben Mears (David Soul) est un auteur revenu dans sa ville natale pour écrire un roman sur l'ancienne et flippante maison Marsten, une demeure à ses yeux démoniaque qui l'avait traumatisé plus jeune. Au même moment deux hommes ont acheté la vieille maison, des antiquaires nommés Richard Straker (James Mason) et Kurt Barlow (Reggie Nalder). C'est alors qu'une menace démoniaque va apparaître et que des cadavres vont pleuvoir.


Visuellement, malgré un budget limité certains effets sont superbes, amenant des séquences grandement réussis, comme lorsque la maison du jeune Mark Petrie (Lance Kerwin) commence à trembler dans tous les sens précédant l'entrée fracassante du vampire Barlow, au design clairement inspiré de Nosferatu. On retrouve également un superbe contraste lors de la scène devant la fenêtre illustrant un jeune vampire volant parmi la brume grattant à la fenêtre de son frère pour qu'il lui ouvre. Une photographie soignée, présentant un subtil jeu d'ombres autour des créatures de la nuit avec leurs regards perçant, dégageant une ambiance inquiétante. Niveau violence s'est modéré, Les Vampires de Salem étant adapté en téléfilm pour la télévision il est justifié que les sévices soient plus suggérés que montrés (ce qui est tout de même dommage).La composition d'Harry Sukman est sinistrement cynique, amenant de la substance au récit, même si les divers titres sont peu utilisés ils sont clairement à écouter. Le casting n'a rien d'extraordinaire, mais il fait tout de même le taf dans des rôles grandement développés. À noter que voir David Soul le héros de la série Starsky et Hutch dégommer du vampire à de quoi être étonnant.


Parmi les problèmes négatifs, il y a la réalisation de Tobe Hooper qui ici est capable du meilleur (comme précisée plus haut), comme du pire. À noter un montage instable qui laisse clairement comprendre que c'est un film de télévision, avec des pauses de noir entre des séquences laissant comprendre qu'il y avait des publicités qui devaient être positionnées à ce moment-là. Jusqu'ici rien d'anormal vu le format téléfilm employé, cependant il y a des problèmes d'images figées qui ne peuvent être ignorés, rendant certaines attaques difficilement convaincantes. Beaucoup de plaintes entourent ce téléfilm, qui est jugé comme une mauvaise adaptation du roman de King. Ne l'ayant pas lu je ne peux que juger sur le film.


CONCLUSION :


Avec Les Vampires de Salem, Tobe Hooper adapte un roman de Stephen King, un téléfilm d'horreur qui aspire le spectateur et le maintien absorbé malgré la longue durée qui se fait clairement ressentir. Une production en phase avec son temps, qui pourrait aujourd'hui paraître terriblement dépassé, avec des fautes techniques évidentes, ainsi que des effets discutables, mais se serait faire preuve de sévérité au vu de son format télévisé avec un petit budget. En ressort un film d'horreur divertissant à regarder, empreint d'une atmosphère séduisante dont les fans du genre en percevront les indéniables qualités, malgré les défauts.


Longuement hésité entre un 6/10 ou un 7/10... je vais un peu contrebalancer le tout en optant pour un 7/10.

Créée

le 17 mai 2020

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