Humour potuche : plus beauf, plus rentable.

Franchement pas le fou rire prévu, la faute à un scénario gros comme une maison et des gags très lourds. Ou quand on confond le potache (du premier film, frais et drôle) et le "potuche" (purement commercial). L'idée d'éloigner Donald (l'acteur tournait également Gaston Lagaffe) pour ne le voir que quelques minutes est peu intelligente car on s'était attachés à ce surdoué perdu dans une famille "simplette", et le décalage nous faisait rire, ici on l'oublie carrément. L'accession au pouvoir de Jeff Tuche est tellement absurde et peu crédible que cela nous met déjà dans une posture de déni face à la suite du scénario (ça n'augure rien de bien bon), et il y a de quoi. Des gags lourdingues et stériles : la banane dans la banane, les suites infernales de "si t'as ..., t'as...", et le vulgaire "il a trempé sa nouille"... On se sent pousser une nostalgie dérangeante des blagues de la cour maternelle. De même, si vous ne connaissez pas le footballeur Papin, vous ne comprendrez pas - à mon instar - l'acharnement sur les oreilles de l'ex-président (l'acteur ne les ayant pas spécialement grandes ni décollées), donc on se sent gênés de ces gags qui reviennent toutes les deux secondes. L'histoire quant à elle est très inégale, surtout car "Coin-Coin" disparaît presque complètement, que l'on suit les absurdités pas drôles des oreilles de l'ex-président, que la fin est bâclée en trois minutes et que l'on nous lance déjà sur Les Tuches 4, que l'on espère (cette fois-ci) une simple blague... Seuls un ou deux gags ont fonctionné pour ma part : la mère qui demande le linge pour la lessive en plein conseil des ministres (on fait le lien avec la nôtre très facilement), et le passage au supermarché (même si la pub pour Netto est trop visible !). Les Tuche sont attachants, mais ici on frôle l'overdose d'humour kitsch, commercial et poussif. Adieu "potache" original, bonjour "potuche" rentable. Je préfère mille fois le premier film, plus spontané, modeste et efficace.