Moins de Eva, plus de Lyna

J’ai vu Les Trois Mousquetaires - Volet 2 - Milady dans le cadre d’une invitation UGC en (très) avant-première. J’avais apprécié le premier volet comme un film sympa à voir le dimanche aprem en famille. J’ai été déçue de ce deuxième opus. Après l’enlèvement de Constance Bonnacieux , a priori témoin d’une discussion compromettante au sujet de la tentative d’assassinat du roi, D’Artagnan s’allie temporairement avec Milady de Winter dans l’objectif de la retrouver. Une guerre se déclare, les Trois Mousquetaires sont envoyés au front, alors qu’ils tentent de percer à jour qui est la tête pensante du complot contre le Roi.

Tout manque de contexte, et j'ai pourtant lu l'oeuvre de Dumas, donc je suis cencé connaitre ledit contexte. Mais pour un spectateur non averti, les scènes s'enchainent sans qu'il n'y ait de cohérence. Il y a trop d’intrigues parallèles pour que l’on reste concentré sur l’histoire principale, je me suis sentie perdue. Que s’est il passé entre Athos et Milady pour que cette dernière se fasse passer pour morte des années auparavant ? (la seule évocation d'une histoire entre Athos et une femme est évoquée très brièvement au coin du feu dans le premier volet, qu'a t'il fait pour la trahir ?) Pourquoi Eva est elle toujours énervée contre tout le monde ? Pourquoi a-t-elle rejoint le Cardinal de Richelieu ? Et surtout pourquoi Eva Green ?? (toujours pas fan de son jeu (et c’est un euphémisme), j’ai l’impression qu’elle essaie de mettre de l’intensité dans chacune de ses répliques, mais il ne faut pas nécessairement mettre des trémolos dans sa voix pour demander « passe moi le sel », Eva). Me suis-je endormie pour louper tant d'infos ? Peut-être bien. Et de même, quelle est la recette de ces Mousquetaires pour avoir toujours ce qu’il leur faut sous la main pile poil au moment opportun ? (Aka un cheval pour D’Artagnan dès qu’il en a besoin, évidemment le seul cheval à la ronde, qui l’attend sagement ; une dague à ses pieds pour se battre; etc.).

J'ai aussi tiqué sur des détails : pourquoi ces soldats censé être valeureux et rempli d’honneur ne sauvent-ils pas le pauvre protestant cloué au pilori, alors même qu’ils sauvent son acolyte, juste à côté, le frère d’Athos ? Quelle est donc cette apparition d’Annibal, filleul du Roi Soleil, qui a 2 répliques avant son moment de gloire, où il se présente comme étant le protégé du Roi aux personnes qui ont kidnappé les deux protestants, ce qui sauve les Mousquetaires en empêchant les ravisseurs de leur tirer dessus ? Pourquoi d’ailleurs les ennemis n’ont ils pas tiré avant ? J’ai également été perdue par l’espace-temps du film : comment font ces mousquetaires pour être à Luçon, puis à Buckingham en un claquement de doigts ? Bref, que de questions, et peu de réponses.

Même si j’ai été déçue, je me dis que j’aurai surement plus apprécié le film si j’avais revu récemment le premier volet. Le moment n’était pas désagréable (comment pourrait-il l’être quand c’est un film de cape et d’épée avec Romain Duris, Pio Marmai et François Civil ?). Néanmoins, il est peut être également un peu trop inspiré du modèle américain : les héros qui ne meurent jamais, qui sont tout au plus éraflés par les coups qui leurs sont portés, les effusions d’explosions et de sang, etc.

Ce film m’a au moins donné l’envie de relire l’oeuvre de Dumas car je ne l’ai plus assez en tête pour me rendre compte ce qui est fidèle au livre ou non (et je ne pouvais pas finir sans mentionner le +1000 que le film prend lorsque Louis Garrel cite « Pau », gros chauvinisme très local de ma part).