sept 2009:

Petite déception en ce qui concerne une histoire qui ne m'a jamais intéressé. Le personnage joué par Katsuo Nakamura est le jouet d'un destin farceur, ce qui a priori constitue un canevas séduisant. Mais pour une raison qui m'échappe encore, je me suis fortement ennuyé. Je ne pense pas que le film soit fondamentalement emmerdant. Non, c'est plutôt une affaire personnelle, ou le comédien qui ne me plait pas, je ne sais pas bien.

Par bonheur, la mise en image d'Oshima s'est révélée subjugante à bien des égards. D'abord, l'utilisation qu'il fait du scope couleur est des plus originales et risquées. Il s'approprie à la manière d'un peintre toutes les distances entre sujet et caméra, joue sur les flous, travaille également ses lumières et les couleurs mais surtout ce qui frappe tout le long du film c'est l'investissement total du cadre : le sujet parfois visible dans un coin transforme l'image cinéma en oeuvre picturale, fausse inerte et vraie fascinante.

Par conséquent, si le sort que le scénario réserve à ce puceau amoureux ne m'a guère tenu en éveil, j'ai pu résister aux tentations de Morphée grâce à une forme par moments très proches de l'art pictural. Je me suis tellement peu intéressé à cette histoire que je me retrouve un peu démuni, à ne savoir qu'en dire.
Alligator
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le 23 mars 2013

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Alligator

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