Farzaneh (j'adore les prénoms iraniens) suit son mari Jalal. Elle l'a aperçu dans un appartement en compagnie d'une femme.

De retour chez eux, Jalal assure qu'il ne l'a pas trompée, que ce n'est pas lui qu'elle a vu, qu'il était ailleurs à ce moment là. Farzaneh, en traitement pour avoir un deuxième enfant est persuadée que les médicaments lui donnent des hallucinations ou qu'elle devient folle... Quelques scènes plus tard le couple doit se rendre à l'évidence, dans l'appartement vivent Bita et Mohsen qui ne sont pas seulement leurs sosies mais leurs clones parfaits. A force de se croiser, de se revoir, de chercher à comprendre, il semble que Farzaneh soit de plus en plus attirée par Mohsen et réciproquement.

Je ne devrais même pas vous parler de ce film car je n'y ai à peu près rien compris, l'ai trouvé opaque sans en comprendre bien l'intérêt. Mais les impayables Inrocks vous éclaireront peut-être : "C’est ainsi que les deux couples, dans une veine retenue, quasi scolaire, se laissent saisir par un minutieux ballet d’ombres et de fantômes. C’est d’autant plus pertinent que le film se passe en Iran et pose, via cette gémellité en noir, la question d’une entrave aux singularités et aux libertés. Ces ombres persanes avancent ainsi sous des raies diluviennes, dans un clair-obscur qui ouvre les possibilités d’une altérité".

Il nous faut donc admettre dès le départ et sans autre explication que le couple initial a été cloné. Pourquoi ? On se sait pas. Aucune allusion scientifique ou d'anticipation ne nous sont données. Tout au plus saisit-on..., ai-je saisi, que les pluies diluviennes incessantes qui s'abattent sur Téhéran sont le fruit du changement climatique irréversible. C'est ce que m'a laissé penser ce que Farzaneh dit à une voisine croisée dans l'escalier qui se plaint que la fuite d'eau ne soit pas réparée : "il faudra s'habituer à cette humidité, il va toujours pleuvoir désormais" (ou à peu près). So what ? Dès lors les réactions des quatre personnages troublés, amusés, perturbés suivant les moments m'ont paru toutes plus incompréhensibles les unes que les autres. Et puis, GROS PROBLEME, j'ai eu beaucoup de mal la plupart du temps à différencier les quatre personnages. J'étais ravie quand ils s'appelaient par leurs prénoms et parfois je reconnaissais la voiture de Farzaneh (monitrice d'auto-école) ou la moto de Jalal. Mais tout était très confus et surtout pas follement intéressant et j'ai eu la désagréable impression que le réalisateur nous abandonnait avec ses personnages pour nous emmener vers une conclusion pas d'une limpidité exceptionnelle non plus, malgré la grande tirade de ... qui explique.

Bref, ce scénario prometteur qui change beaucoup de la production iranienne habituelle s'avère une grande déception.

Au crédit du film, je note les acteurs. Taraneh Alidoosti et Navid Mohammadzadeh se sont déjà croisés dans Leïla et ses frères et Navid était le truand charismatique de l'exceptionnel La loi de Téhéran. Ils sont encore une fois excellents.

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le 25 juil. 2023

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