Lluis Danès, pour son premier film de fiction au cinéma, lui qui est un réalisateur chevronné pour la télévision, a soigné l'atmosphère de Les mystères de Barcelone, avec son noir et blanc expressionniste, taché à dose homéopathique par un rouge sang, couleur du vice et de l'horreur. Son film est si outrageusement stylisé, et ultra référencé (Murnau, Dreyer,...), que l'on en oublierait presque l'histoire sordide (basée sur des faits réels) qui se déroule dans la Barcelone de 1912. Une ville alors en pleine expansion mais aussi accablée par la misère d'une large part de sa population. Un terreau idéal pour une vilaine affaire que le cinéaste filme avec une certaine complaisance pour les ambiances morbides, accompagnées par les cauchemars et hallucinations de son personnage principal, un journaliste pas très fringant mais hanté par la recherche de la vérité. Lequel ressemble un peu à un cliché ambulant mais il n'est pas le seul dans ce cas, dans un film où la vampire est toujours possible. Et où l'on retrouve sans surprise les puissants et les riches protégés par les médias et la police, quelle que soit l'étendue de leur perversité à l'égard des plus innocents et démunis. Le thème n'est pas neuf et guère régénéré par une interprétation générale peu convaincante et une sorte de théâtralité gothique beaucoup trop consciencieuse pour être honnête.

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le 1 sept. 2022

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