Je déteste les films sur l'informatique et Youtube. Je sais quasiment à chaque fois que le réalisateur voudra paraitre jeune et dynamique dans sa forme, mais que dans le fond il n'a aucun amour pour le milieu. Et quand j'ai vu l'arrivé de Déconnecté (puis renommé Les Mitchell contre les machines), j'avais peur. J'avais peur car cela sentait le film surfant sur le buzz et voulant en priorité aller chercher du succès. Du succès d'internet au succès de Spider-man new génération en copiant son esthétique sans que ça ait (à première vu) un grand intérêt, ce film puait l'opportunisme et je ne voulait pas voir ce film. Puis les premiers retours avaient l'air prometteurs et plus j'en réfléchissais, plus je voulais laisser une chance, et guess what: finalement c'est pas si mal
Il y a beaucoup d'humour, surtout sur des scènes où le film cherche à créer des ruptures de ton. Cela peut être avec les séquences joie/désillusion entre la vision du voyage que s'imagine le père et la réalité qui est humiliante et source d'humour, ou encore lors des passages avec les courts métrages. Vu que le personnage principale réalise des court métrages, le film profite de cette occasion pour aller dans des registres que le film pourrait difficilement atteindre, et aller vers du comique absurde et du comique de situation que l'on a très rarement vu car utilisant des codes du film d'horreur par exemple. Le tout est accentué et réapproprié par le côté cheep et bricole des court métrages du personnage principale qui utilise des œil autocollant, du dessin, un morceau de carton, et on y croit, cela coche toutes les bonnes cases et on est admiratif face à tant de créativité. Maintenant cette prise de liberté et ce côté désinhibé est à double tranchant car lorsque le film cherche à faire trop d'humour, trop de vanne, le fait qu'elle soit accentué par ce style pop et geek cheep ne fait qu'accentuer la lourdeur d'une vanne qui n'a pas sa place. Mais encore une fois, le film a un humour qui est très bon. Lorsque l'on a une armé d'aspirateur automatique qui chutent dans un escalator ou quand le réalisateur parle à travers le personnage principale et revisite la réalité à travers les volontés artistiques qu'a le personnage principale dans ses courts métrages. Mais à travers le personnage principale, le réalisateur parle aussi du fait de faire des films sans avoir la confiance de ce qui nous a fait grandir, de l'importance d'avoir du soutiens de ce qu'on aime, et là le film prend une dimension vraiment intéressante. Enfin au niveau des graphismes c'est un carton plein. Reprenant les techniques d'abération chromatique et de glitch de Spider-man New Génération (mais en les aboutissants), le film apporte du contraste et de la profondeur visuel qui fait du bien, qui colle avec l'univers d'internet et de la vidéo. Maintenant j'ai un sérieux problème avec ce film, c'est que le film est tiraillé entre modernité et qualité.

La chose peut paraitre paradoxale car le film se veut continuellement dans une démarche qui veut toujours aller dans l'innovation et la nouveauté. Cependant le film sait qu'il est faux que l'on peut révolutionner tout le cinéma en un seul film sans garder de la tradition afin de ne pas perdre le public vers une proposition qu'il ne comprendrait pas, et ça c'est le piège à pas tomber. Malheureusement le film n'a pas assez d'assurance et ne propose pas assez en terme d'écriture et se retrouve à être jugé par rapport au travail graphique qui est prodigieux. Et si les graphismes sont toujours dans une marche vers l'avant, l'écriture fait trop souvent du sur-place. Le film a beau avoir un scénario frais et une fin que l'on ne voit pas facilement venir, on a tout de même des codes scénaristiques que l'on a déjà vu et qui font tâches tant les graphismes cherchent à aller de l'avant. On a les deux celtic rigolos, on a un méchant vraiment caricatural qui n'est que méchanceté, on a une scène gênante où les secrets que les gentils se cachaient entre eux sont révélés et on a une dispute qui éclate suite aux révélations,... on a cet amer goût de film déjà vu ailleurs qui revient alors que tout le film te hurle au visage qu'il est moderne et nouveau. Il y a aussi un côté boomer lorsque le film dit que tout le monde est addict au wifi qui peut déranger et gâcher le plaisir de certaines vannes. je parle notamment de la scène ou certains membres du monde sont mis en scène comme des autochtones qui veulent faire des sacrifices humains, ou encore lorsque le père est confronté à des images d'internet remplit de chien, de chats, et de vidéastes trop lolilol sur de la tekno. Si à la fin on a une scène sur littéralement le même sujet traité de manière beaucoup plus fine et marrante, cela n'excuse pas qu'au milieu du film et à plusieurs moment nous avons un personnage paternelle qui est continuellement rabaissé car il comprend aussi bien internet que ton tonton raciste qui fait des reproches haineux aux d'jeuns et leurs portables. Enfin, et voila ce qui ressort du film malgré une très bonne impression générale: est ce qu'il serait pas temps de réellement être innovant et être novateur en terme de scénario ? Pixar est mille fois plus mature et innovant avec moins de technologie graphique et avec moins de scénario, est ce que cela veut dire que tout ces efforts techniques sont que superficiels ? Je ne le pense pas vraiment, mais c'est le constat que l'on peut faire avec un peu de mauvaise fois et en grossissant les traits. C'est un très bon film, serte, mais est ce qu'on peut pas aller plus loin réellement ? Je demande à voir.


14,5/20


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Youdidi
7
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le 5 juil. 2021

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Youdidi

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