Il y a bien longtemps, j’ai lu le livre. Il ne m’avait pas transcendé sans pour autant me laisser indifférent. Je n’avais pas vu le film. Ce fut donc une découverte ; et je devrais dire une heureuse découverte puisque j’ai été séduit.
L’histoire est relativement célèbre pour ne pas dire connue. La marquise de Merteuil demande à son ancien amant, le vicomte de Valmont, de séduire la fille de sa cousine Madame de Vollanges, la belle Cécile, qui est en villégiature chez la tante de Valmont. Or, le vicomte a jeté son dévolu sur Madame de Tourvel. S’engage alors un jeu de dupe, de tromperies permanentes, de manipulations multiples conduisant la marquise de Merteuil et le vicomte à détruire leurs entourages avant de se détruire eux-mêmes.
La merveille est donc tout à la fois dans l’histoire portée à l’écran et dans les choix opérés. Les choix esthétiques d’une part sont essentiels. Les soins apportés aux décors, aux costumes et à la musique sont fins et raffinés. Cependant, il serait bien difficile de concéder une grande fantaisie à la photographie, plutôt conventionnelle et sans réelle recherche, notamment dans les éclairages ; exception faite des dernières scènes.
Ce qui est vraiment fabuleux, ce sont les jeux d’acteurs de Glenn Close, de John Malkovitch et Uma Thruman qui sont profonds et extrêmement crédibles ; respectivement dans la manipulatrice sadique, le séducteur machiavélique et l’ingénie. En revanche, Keanu Reeves et Michelle Pfeiffer sont bons mais ne crèvent pas l’écran.
Un classique du cinéma des années 80 qu’il faut voir avec délice et gourmandise, l’apprécier pour son histoire, ses jeux d’acteur brillant et son esthétique soignée.