Les Gardiens de ma Nostalgie

Je sors à l'instant du cinéma. Cela fait un moment que je n'ai eu aucune hype pour un film Marvel. La dernière fois remonte à Spider-Man No Way Home, et avant cela, à Avengers Endgame. Entre les 2, et après les 2 ? Rien. Auparavant fan de Marvel, j'en ai perdu l'intérêt très rapidement avec des films et séries à la CGI pas terminée, au scénario douteux ou encore à cause de la SURmarvellisation exacerbée. C'est fou d'être autant inondés de produits qu'à la fin on n'en veuille plus. Quantity over quality, comme doit se dire Disney.

Et pourtant, comme je le disais, je sors du cinéma, et... waow. Je ne sais vraiment pas quoi dire.

Je suis très heureux d'avoir vu Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3 en VOSTFR dans de très bonnes conditions de visionnage.

On m'avait dit que, les Gardiens allaient mourir dans ce film, que non, puis qu'en fait seulement une partie d'entre eux, puis que Adam Warlock serait le véritable antagoniste... Il y a eu beaucoup de théories sur ce film pour lequel j'étais assez excité, venant conclure une des meilleures franchises de super-héros/science-fiction de mon adolescence. 9 ans après le premier film qui nous avait bien secoués, nous voici de retour avec les Gredins de la Galaxie que l'on aime tant. Et franchement, franchement, on ne le savait pas, mais ils nous avaient manqué.

Dès l'introduction, le film donne le ton : les choses vont mieux pour nos Gardiens, mais les Gardiens eux-mêmes ne sont pas libres. Sur un Creep acoustique où l'on suit un Rocket bien morose, on visite toute la place où vivent nos amis. Peter Quill/Star-Lord est alcoolique, Nebula tente de redécouvrir son humanité, Groot est grootesque et grand, Mantis et Drax essaient de se fondre parmi la populace. Rocket, quant à lui, repense à ses origines quand un missile doré vient le frapper de plein fouet : Adam Warlock. Les enjeux du film sont posés dès cette scène : quelles sont les origines de Rocket ? Peter et Gamora, ça donne(ra) quoi ? Adam Warlock, quesaco ?

Le film est très bon visuellement. L'originalité est de mise, que ce soit à un niveau de couleurs ou de prises de vues, plans d'action, ou encore pour la CGI, ici bonne. Je regrette juste le décor du Knowhere bien trop similaire à des choses déjà vues.

Le scénario a ses défauts. Le premier et majoritaire étant le traitement d'Adam Warlock.

Le second est pour moi la mauvaise exploitation de Kragling et de Cosmo. Le premier remplace Yondu et sa flèche depuis plusieurs films mais n'est toujours pas reconnu, et Cosmo... Bah pourquoi pas, mais ça manquait encore plus de développement.

Revenons-en à nos moutons. Le réel antagoniste n'est donc pas Warlock mais le Créateur (ou un nom du genre). Être très puissant (toujours chez Marvel), il tente de créer la race parfaite en combinant plusieurs espèces d'êtres vivants ensemble. Parfait savant fou, il crée des monstruosités, de pauvres bêtes mutilés. Mais ces dernières, si elles lui sont utiles au début, s'avèrent très vite obsolètes face à son processus constant de création de nouvelles créatures. Face à la nouvelle génération, elles se voient donc en danger.

Dans leur quête d'un moyen de sauver Rocket (parce que oui, se prendre un Adam Warlock en or massif dans la tronche à Mach 20, ça laisse des séquelles), les Gardiens recroisent alors une Gamora "du passé" : la version qui n'a pas de passé commun ni avec eux, ni avec Quill (Star-Lord). Ce dernier, bien déprimé, veut la reconquérir, mais s'avère aussi doué que moi, et c'est peu dire. Les gags du film sont en majorité bons, oscillant entre des jeux de mots, des quiproquos, et des reproches adressés entre personnages. On s'esclaffe de bon coeur. Merci de ce fait à Quill, ici très... 2000s ? Merci aussi à Drax et Mantis et leur duo très mignon et piquant, ainsi qu'à Nebula pour son tact. Donc, la bande reformée, ils partent en quête du responsable de la mauvaise santé du Raton-laveur : le Créateur. Ce dernier a en effet envoyé Warlock faire le sale travail, mais vu la perspicacité du bonhomme doré, il serait lui-même plus efficace avec ses propres capacités.

Ce Créateur est lui-même responsable de pire que cela : il est à l'origine de Rocket. Il en est le créateur, tout comme le tortionnaire. Le film est donc bien plus sombre que ses 2 prédécesseurs. Il est même régulièrement assez choquant, ce pourquoi je ne recommande pas de le voir avec un enfant en bas âge. On joue sur la corde sensible, sur le pathos, sur les violons, les musiques à s'ouvrir les veines, et ça marche. On est tout de suite attendri par les flash-backs sur la jeunesse de Rocket, sur sa vie avec ses codétenus monstrueux... On se sent repoussé par eux, et pourtant, on ressent de l'empathie, de l'amour pour ces êtres aspirant à la liberté.

J'ai rarement été sujet à autant d'émotions devant un film. J'ai glissé entre le rire et les larmes entre 2 scènes si facilement, et pourtant, je ne pleure que peu devant un grand écran. J'étais presque plus couvert de larmes que devant la Liste de Schindler (film que j'adore). Je pense que le facteur années (grandir avec les Gardiens, certains sujets du film qui me parlent plus maintenant) entre en compte, et le fait que ce dernier volume vient conclure la trilogie... Dur dur que de devoir dire au revoir quand on aime... Et c'est ce que chaque personnage va devoir apprendre à faire ici.

Le fond du film est un message d'amour à ses personnages, au bonheur, à la musique, au fun, aux bandes de potes, aux idéaux héroïques... Un vrai pêle-mêle. L'amour, toujours pointé comme "cul-cul", me semble ici magnifique : l'amour, c'est aussi l'amitié, l'entraide, le respect... Bravo aux Gardiens pour ce magnifique moment passé.

J'ai vraiment été touché et agréablement surpris ! Ma note est de 8,5, je suis si étonné des effets qu'a eu le film sur moi, j'ai adoré, je devais partager mon ressenti. J'ai vraiment aimé !!! Action, rire, larmes, musique de qualité (comme d'hab' avec les Gardiens, ah ah), acteurs que l'on a plaisir à retrouver... Foncez voir le film !!! Si vous aimez les Marvels, il vous réconciliera avec la franchise (en tout cas il l'a fait pour moi).

Sur ce, concluons sur cette jolie et étonnante petite phrase vers la fin :

I love you guys.

PS : et vraiment, qu'est-ce que Rocket Raccoon est bien écrit et intéressant dans ce film (tout comme sa VO Bradley Cooper)... il est excellent, émouvant, et fort.