Si les années 60 en France ont vu l'émergence de la Nouvelle Vague induisant une certaine liberté, il flotte sur les années 70 une vague d'érotisme burlesque propre à ces années-là, qui place le libertinage au-dessus de toute autre liberté. Les Galettes de Pont-Aven en est un indéniable représentant, dans la veine du film Les Valseuses de Blier sorti l'année précédente.
Les Galettes de Pont-Aven, c'est la lassitude du quotidien (idée réutilisée et inversée dans Calmos l'année suivante, avec un Marielle déjà lassé de ce qu'il finit par trouver dans le film de Joël Séria), c'est la quête du cul, la dérision des mœurs religieuses, la recherche du bonheur et de l'essentiel. L'homme cherche ici à obtenir la même chose que la femme dans Mon Dieu, comment suis-je tombée si bas, en Italie, l'année précédente.
Mais cette quête oisive est incertaine, et parfois quelques longueurs se font ressentir, car même si le personnage de Marielle poursuit un objectif clair, il emprunte une route si sinueuse que l'on ne sait pas trop où nous emmène le film. Heureusement, le final est brillant, et donne un sens au chemin parcouru.
Bien entendu, comme dans beaucoup de films français de cette époque, les dialogues sont crus et truculents, nous offrent quelques scènes cultes, et les acteurs sont excellents, à commencer par Marielle bien entendu. Je regrette un peu de ne pas voir Claude Piéplu plus longtemps, qui toutefois nous offre une superbe critique du croyant illuminé.
Car oui, la critique de la religion ou des valeurs religieuses n'est pas en reste, elle est souvent traitée avec ironie et dérision. Il est vrai que la religion est un peu aux antipodes de ce que recherche le personnage de Marielle.
En bref, Les Galettes de Pont-Aven est assez représentatif de l'anticonformisme inhérent aux années 70 et à cette vague de films français décalés et subversifs, parfois choquants (La Grande Bouffe), parfois étranges (La Maman et la Putain), mais toujours profondément humain et spontané. Ce que montre le film est finalement assez simple : le personnage de Marielle est juste un homme.