A l'image du cliché

Seconde aventure dans le monde aberrant des adaptations cinématographiques de Serge Brussolo. Je n'ai pas encore lu le livre dont est tiré cette "histoire" mais on sent bien que c'est plus que très moyennement fidèle. Mis à part la situation de départ (hydrophobes contre hydrovores) et le voyage de la "croisade", amateurs de l'écrivain passez votre chemin!
Pour torcher une "oeuvre" que les mouflets pourront voir en masse et que les critiques encenseront, il a fallu du bon sentiment et du cliché en quantité industrielle :
- Comme c'est original l'orphelin qui par ses qualités de guerrier subalterne espère retrouver ses origines (ici son père)
- Comme c'est original le faire-valoir grande-gueule et filou (avec romance hyper simpliste avec la soeur du héros)
- Comme c'est original le coup de la love story entre des personnes d'origine différente qui vont briser les barrières des préjugés et de l'histoire passée
- Comme c'est original le grand méchant très vilain à peine pas cliché avec sa tenue bling-bling, son oeil en moins et son poste de grand-prêtre (car c'est un fait : être borgne et ou ecclésiastique est une preuve de malfaisance).
- Comme c'est original le deus ex machina final qui permettra aux zamoureux de se faire des bisous tout plein à la toute fin,
etc.

Ajoutons à cela une fin d'histoire proprement aberrante : le coup d'état le plus facile de l'histoire du cinéma, les festivités générales alors que le méchant vient de filer, plus le deus ex machina final.

Au niveau de la technique, l'animation est correcte, comparé aux films de René Laloux, premier réalisateur qui a voulu faire cette adaptation. Mais les dessins préparatoires de celui-ci sont bien plus jolis et poétiques, car n'étant pas atteint par l'esthétique images de synthèse.
Ajoutons à cela un cruel manque d'inventivité dans la conception physique des personnages : le héros, sa soeur et son faire-valoir ont exactement la même tronche! Il m'a fallu un moment pour comprendre que le héros était celui sans peinture sur la tronche ni boucles d'oreilles.