"Les distractions" date du début des années soixante; à ce titre, ce film nous permet de revoir, à l'instar des films de la Nouvelle Vague qui commençait à déferler à la même époque ("A bout de souffle" venait de sortir, on aperçoit Chabrol tout jeunot), à quoi pouvait ressembler le Paris et sa banlieue (Orly notamment), la mode vestimentaire et quelques acteurs qui allaient devenir emblématiques; à commencer par Belmondo, forcément, qui crève l'écran par sa désinvolture, sa gestuelle, son talent aussi bien dans la comédie que dans le drame car c'est bien de cela qu'il s'agit et Belmondo était l'acteur idéal pour restituer cela: Belmondo et Brasseur (très bien également), deux ex-soldats que la guerre d'Algérie a transformés en camarades indéfectibles, se retrouvent alors que le second est accusé de meurtre; Belmondo qui traverse jusque là sa vie avec légèreté, tant dans ses amours que dans son travail, va trouver à travers l'aide qu'il tentera d'apporter à son copain Brasseur toute la maturité qu'il lui manquait; le film peine néanmoins à trouver l'équilibre et le ton juste entre les épisodes sentimentaux traités en comédie et qui rend Belmondo, finalement, peu sympathique car goujat (mais pourquoi pas ?!!) et le drame, un peu négligé, qui se noue autour du destin de Brasseur. Cependant, on pourra se consoler avec la complicité d'acteurs Belmondo-Brasseur qui pourra nous faire regretter que ces deux-là n'aient pas tourner d'autres films ensemble (hormis quelques scènes dans "Peau de banane" de Jean Bécker et "Dragées au poivre" de Jacques Baratier (1963) ). A découvrir

narbe
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le 6 nov. 2015

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