Dès son premier film, le fabuleux Les Amants diaboliques, Visonti a su prouvé l'étendu de son talent. Mais, malheureusement, trop conscient de cela, il va en abuser et ses films, à vocation à devenir de grands chef-d'oeuvres, auront un sale arrière goût. Je pense à Rocco et ses frère, sublime chronique familiale où la perfection est gâchée par le personnage trop vertueux joué par Alain Delon. Dans Les Damnés, seul l'interprétation de Dirk Bogarde sort ce film de la catastrophe.
Les Damnés raconte comment vit une riche famille allemande pendant la montée du nazisme. Le film se veut comme une métaphore du nazisme mais peine à convaincre. Visconti veut choquer en traitant longuement de l'homosexualité, du viol et du travestissement mais nous laisse complètement de marbre. Parfois il nous fait rire, à ses dépends : les dialogues sont souvent ridicules et quelques scènes sont parfois grotesques.
2h30 qui brasse du vide, on s'ennuie ferme. Seul la mise en scène travaillée sort le film de la catastrophe mais enfin... on a quand même eu chaud !
Pour les oeuvres traitants de la montée du nazisme, une est à retenir : La Tempête qui tue de Frank Borzage où l'arrivée du nazisme est traitée avec beaucoup plus d'intelligence et beaucoup moins de prétentions.