C’était correct…


Ces Cruels démarraient pourtant mal : intro étonnement molle du genou, énorme déficit de charisme à l’écran (sans même convoquer en comparaison les têtes d’affiches des autres westerns de Corbucci que j'ai vus – à savoir Franco Nero, Eli Wallach, Trintignant ou encore le Djo) et, plus globalement, rendu visuel triste au possible et mise en scène très sage, iconisation et folie aux abonnés absents. Bref, le baroque de ses titres les plus fameux ici en sourdine, ce qui surprend – et déçoit – forcément un peu. J’ai alors craint le Corbucci archi-mineur, voire anecdotique, un film dont il n’aurait absolument rien eu à foutre et qu'il aurait expédié par-dessus la jambe...


... mais après un quart d’heure à ce régime, une première scène avec un peu de tension – un premier contrôle du convoi – pointe enfin le bout de son nez, et le film décolle alors, le spectacle devient digne d'intérêt. Le film alignera ainsi une poignée de séquences où la tension fonctionne pas mal (à base de contrôle du convoi/cercueil ou bien de rencontre avec un mec qui a connu le faux défunt) et, globalement, des péripéties suffisamment nombreuses et variées pour maintenir l'attention pendant son heure centrale. Avant de traîner la patte dans son dernier quart d'heure, dont la conclusion finit au bout d'un moment par se faire désirer. (Et en plus elle est décevante.)


Du coup, bon, assurément un Corbucci mineur – à l'image d'ailleurs de son monothème composé par Morricone –, certes pas formidable ni même sans défaut, mais qui a tout de même pour lui de ne ressembler (à ma connaissance) à aucune autre de ses contributions au genre, sur le fond comme sur la forme. Donc même si je lui préfère sans hésitation ses copains plus véners et baroques que sont, en tête, Django ou El mercenario, probable tout de même que je me rappellerai aussi de celui-ci (et pas pour une raison aussi honteuse que Le Blanc, le Jaune et le Noir). Et si je dois finir par l’oublier un jour, il a en tout cas ma sympathie d’ici-là (qu’est-ce que je suis gentil)…


Prochaine étape : Compañeros !

ServalReturns
6
Écrit par

Créée

le 19 mai 2023

Critique lue 47 fois

ServalReturns

Écrit par

Critique lue 47 fois

D'autres avis sur Les Cruels

Les Cruels
AMCHI
7

Critique de Les Cruels par AMCHI

Sans être le plus marquant des westerns de Corbucci Les Cruels s'avère un western italien intéressant à regarder. Dès le début dans la scène de fusillade on reconnaît le style violent de Corbucci,...

le 26 nov. 2017

4 j'aime

Les Cruels
Jibest
5

Titre à réserver aux scénaristes

Un ancien officier sudiste accompagné de ses fils massacre un convoi de l'Union pour espérer avec son butin relancer la guerre de sécession. Son stratagème de génie est de cacher l'argent dans un...

le 7 sept. 2013

3 j'aime

Les Cruels
danmaker
2

A chier...

Vraisemblablement un film de commande. Je me suis ennuyé de bout en bout... C'est à se demander comment ce type a pu réaliser Django la même année. Nous sommes là aux antipodes de la flamboyance...

le 12 déc. 2010

2 j'aime

Du même critique

OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire
ServalReturns
7

Ce magnifique pays que l’Afrique

Ah, OSS 117 3… un film que j’aurai attendu comme j’en ai attendus peu. Douze ans maintenant que je le réclamais, le rêvais, le fantasmais… Bien sûr, la route fut semée d’embûches. Ce furent d’abord...

le 4 août 2021

40 j'aime

5

Benedetta
ServalReturns
4

La déception est aussi cruelle que l'attente a été longue

Vu hier soir. Grosse déception... Comme Elle, le film jongle sur différents tons ; il se veut tour à tour comique, dramatique, ironique, solennel... et sur le papier pourquoi pas, mais je trouve...

le 11 juil. 2021

30 j'aime

1