La vampire séductrice Lilith a été ressuscitée afin d’officier en qualité de tenancière de la maison close Bordello of Blood. Opérant avec son armée d’insatiables consoeurs, elle fait vivre à d’insouciants clients une terrifiante expérience. Mais la disparition d’un client et les recherches qu’elle engendre menacent soudain leurs activités..


Nous sommes en 1996. Alors que la série connait un succès important, elle exprime son désir de s’étendre sur le grand écran. La première adaptation, sortie en 1995 par un chef op inconnu jusque là, et encore presque inconnu aujourd’hui (mais qui a tout de même officié sur un épisode des Masters of Horror) n’était guère fameuse. En dépit d’un ton dans l’esprit de la série (un mélange d’action, de gore, de sexe et d’humour), l’intrigue n’avait rien de folichon, était peu cynique et malgré la présence du Crypt-keeper, en résultait un mauvais épisode d’une heure et demie. N’y allons pas avec le dos de la cuillère: ce second film est tout aussi mauvais. Le contexte est placé dans une petite ville dans laquelle des êtres disparaissent après avoir fréquenté un certain bordel. Un tel scénario aurait pu être un prétexte pour « jouer » d’une certaine manière avec une dimension sexuelle, mais à vrai dire, elle est très peu exploitée. Oui, l’humour s’y prête un peu mais il n’y a rien de piquant.


Le film manque également de scènes croustillantes. L’angle choisi est celui d’une enquête externe, dans l’ensemble, au bordel. Et outre quelques scènes se déroulant dans le bordel, cela aurait été intéressant de voir davantage de scènes de meurtres dans ce lieu. Mais d’un autre côté, « Une nuit en enfer » sortait la même année (quelques mois précédant la sortie de ce film) et cela aurait fait doublon. Pourtant, « La reine des vampires » ne ressemble pas à « Une nuit en enfer », si ce n’est une seule scène dans laquelle deux protagonistes arrosent les vampires avec des pistolets d’eau bénite. Une scène bien trop courte et qui n’arrive en rien à la cheville de la scène culte de « Une nuit… »


Quitte à énumérer les défauts, autant aller jusqu’au bout. Le scénario est très classique, facile, incorporant pas mal de clins d’œils à la série (La relique de « Le cavalier du diable », un tatouage à l’effigie du Crypt-Keeper, une crypte au nom de « Gaines »). Il y a, par ailleurs, cette scène dans laquelle le protagoniste masculin principal (Rafe) revient sur les lieux du crime aidé par la police pour prouver que le bordel est un QG de vampires. Il n’y trouvera plus aucune preuve tangible, curieusement. Les preuves, ayant disparues ou ayant été camouflées. C’est du déja vu dans un bon paquet de films. (Le premier exemple est celui de Waxwork, dont le portier/curé fait d’ailleurs penser au personnage tenu par David Warner dans ledit film.)


Tourné comme une comédie horrifique, le film s’apparente plus à une comédie familiale, le gore en supplément. Surtout la fin, qui sonne comme la fin d’une comédie dont le grand méchant est terrassé par le gentil. C’est rudimentaire vu de cette manière mais c’est le cas.


L’intro et l’outro ne sont pas non plus des plus réjouissantes. Le Crypt-Keeper et William Sadler nous refont un remake de l’épisode « Cartes à doubles tranchants »…
Cependant, parce qu’il y a bien des points positifs, le métrage n’est pas ennuyeux (bien que le rythme subisse des coupes abruptes), est drôle par moments, divertissant et la « Reine des vampires », Lilith est sublime, un véritable plaisir pour les yeux.


Encore une fois, comme pour son prédécesseur, « La reine des vampires » souffre d’un scénario insignifiant, de prise de risques, de folie, d’un manque de cynisme et d’ironie digne des meilleurs twists de la série et d’une ambiance macabre. Une comédie horrifique en dessous de la moyenne.


Bon à savoir, à la base, « Une nuit en enfer » et « Fantômes contre fantômes » devaient être deux films estampillés « Tales from the crypt presents » mais il n’en fut rien. Cela démontre la direction qu’a voulu prendre la série, en s’éloignant du produit de base: les comics! Reprendre la forme et non le fond ôte ce qui faisait le sel de la série télévisée.

QuentinDubois
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le 16 mai 2016

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Quentin Dubois

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