Le bélier, cet animal qui enfonce des portes... ouvertes ?
Que l'on coupe le budget de la personne qui a un jour décidé qu'il serait judicieux de tenter de faire un film d'une heure et demie résumant tout un arc d'une série comportant plus de soixante épisodes en faisant chanter le chevalier du Cancer.
Allez, il faut prendre le taureau par les cornes !
Que l'on moleste verbalement l'erzat de Toto responsable des tentatives d'humour vaines qui, si elles n'échouent pas par leur médiocrité, se manifestent en un rictus de dépit teinté de désespoir pour l'humanité.
J'aurai préféré que mon frère gémeaux voit le film à ma place...
Que l'on félicite d'un grand coup dans l'ego le génie du mal responsable de cet hommage raté ayant pris forme de la sorte car il m'a donnée une bonne raison de réévaluer la série originelle, le manga et toute œuvre censée nous apporter un minimum de bon... censée ne pas nous donner envie de cramer notre habitation.
Ce film, c'est le cancer.
Que l'on tende les bras au diabolique markéteux qui a vu en ce métrage l'occasion de vendre des jouets en capitalisant sur la nostalgie des parents qui font découvrir la série à leurs enfants, lesquels s'empressent de réclamer des figurines, des jeux, des chaussures et autres pyjamas tant que le tout est estampillé "Chevaliers du Zodiaque".
Qui aura la part du lion ?
Que l'on remercie les fans de la première heure pour leur fidélité sans qui tout cela n'aurait pas été possible et franchement, qui rêverait d'un monde où ce film n'existe pas ? - sans qui la tentation de vendre des goodies aurait nullement pu naître dans les cervelles surchauffées d'un département création d'une entreprise quelconque.
Vierge du visionnage de ce film ? Si seulement...
Que l'on bénisse le karma de faire naître un tel résultat d'intentions que je me plaît à croire bienveillante et motivé par la seule volonté de respecter l'œuvre d'origine, les spectateurs ou tout simplement la dignité humaine mais qui, je le craint, sont en réalité aux antipodes de ce que je viens d'écrire.
La balance s'équilibre : tout est nul
Que l'on fasse profiter de la douceur amère de la caresse à cinq branches de mes phalanges sur la joue de la personne qui a un jour émit l'hypothèse que "quand même, on peut résumer tout l'arc du sanctuaire sans rien sacrifier du matériau d'origine, le tout avec une super animation trop méga cool et super jeune".
Scorpion : le dard de ville est d'are d'are devil !
Que l'on stoppe sur le champ toute tentative de justifier l'absence de caractérisation des personnages par un "c'est un film pour les gens qui connaissent déjà Les Chevaliers du Zodiaque" car, même moi, j'ai considéré cela comme une insulte au manga, à la série et à mon intelligence qui,à en croire ce truc, est, aux yeux des gens qui en sont responsable, très limité... et pis, c'est trop facile comme excuse.
Je voyais ce film sagittaire devant moi...
Que l'on m'explique l'intérêt de ce produit sans saveur qui parvient non pas à dénaturer ce à quoi il tente de faire référence mais à l'insulter et pour que je le remarque alors que je ne me considère pas comme fan, loin de là, il faut vraiment que ça crève les yeux.
Capricorne m'a rendu chèvre
Que le cosmos élucide le cas de ce film : est-il possible de prendre autant de décisions "à côté de la plaque" sans que cela ne soi conscient et délibéré, notamment en ce qui concerne la narration et le rythme de du film, semblant toujours courir après la montre et occultant complètement des pans entiers de l'intrigue - même des personnages soit dit en passant - mais bon, on s'en fout, c'est pour les fans.
Au recto : un joli bonbon acidulé plein de combats cool et de fan service
Au verseau : un ratage qui ne semble exister que pour vendre des figurines
Que l'on relève au moins un mérite à La légende du sanctuaire : même si l'animation n'est clairement pas à mon goût - ni les choix esthétiques d'ailleurs- elle n'est pas catastrophiques et certaines scènes, plutôt esthétisées, rendent bien, sont sympathiques (ça se sent que ça me coûte de le dire ?).
Comme un poisson hors de l'eau
Que l'on aille, tout spectateur que l'on est, poser notre cerveau devant un autre spectacle, moins affligeant, qui me nourrira et me tirera vers un monde meilleur où je serai, peut-être, sait-on jamais, moins pris pour un con.
Bébé hyperactif/10