Mission: impossible Trouver le traître qu'on cherche pas en Grèce et détruire des canons

Grand classique du cinéma, premier volet d'un diptyque souvent oublié en tant que tel, toujours parallèle à James Bond, Les Canons de Navarone est un grand film d'action de guerre et d'espionnage.


Bien-sûr, il a vieilli - sorti en 1961, un an avant le Docteur No, quoi de plus normal?
Bien-sûr, il comporte quelques temps morts et sa version française aux accents grandiloquents
qui donne au passage la voix du méchant de Zorro au gentil David Niven.
Bien-sûr, ça n'est le grand film philosophique que certains dilemmes moraux de l'intrigue souhaiteraient établir. Il a du moins le mérite de s'y essayer.


Le film, sans jamais tomber dans la carte postale, est un puissant pourvoyeur de couleur locale grecque au profit d'une sorte de Mission: impossible sauce Seconde Guerre mondiale qui profite de manière toujours dosée de cet exotisme.


C'est aussi un film à casting.
Avec ce type de scénario, on attend bien souvent Gregory Peck et David Niven, vedettes respectives de La Maison du Dr Edwardes et Casino Royale, réunis dans des films tels que Le Commando de Sa Majesté.
Les accompagnent Anthony Quinn ( Zorba le grec) en léger sur-jeu, Richard Harris (désormais resté dans les mémoires comme l'unique vrai Dumbledore d'Harry Potter) dans un rôle accessoire et plus vulgaire que d'accoutumée, et un Stanley Baker, impressionnant, (qu'on relègue souvent à des rôles moins bien écrits comme celui du cruel Huerta de Zorro).
Face à eux le très bondien Walter Gotell (Bons Baisers de Russie et tous les James Bond de L'Espion qui m'aimait à Tuer n'est pas jouer).
Le tout orchestré par le brillant Carl Foreman, connu pour l'adaptation cinématographique du Pont de la rivière Kwaï.


De ce casting, rien de spécial à dire, si ce n'est l'accent à mettre sur Stanley Baker qui en remontre aux géants qui l'entoure. Son personnage très bien écrit, au destin ironique, il le joue avec une ferveur et une authenticité qui manque aux autres et qui convainc bien plus le spectateur. A l'image du club de foot amateur contre l'équipe professionnelle qui, ne jouant que pour la gloire, finit par l'emporter sur les starlettes en crampons, cet acteur mérite d'être reconnu.


Le vrai problème de ce film, c'est l'idée du traître.
Non que l'idée soit mauvaise. Elle est trop latente, implicite et n'apparaît au grand jour que trop tard (30 minutes avant la fin) pour trouver sa résolution au bout de cinq minutes d'un suspens peu haletant et se poser sur un personnage qui peinait déjà à faire sa place dans le commando héroïque.
Une tâche que le double dilemme moral à trois choix tente vainement de cacher...


Les Canons de Navarone est un grand film, au casting peuplé de géants et de méconnus pourtant excellents, qui a pourtant manqué ce qui aurait pu être le meilleur point fort du film.

Frenhofer
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le 29 nov. 2015

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Frenhofer

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