Cela faisait un petit moment que je n’avais pas revu ce classique qui ne fait pas partie, contrairement à beaucoup de gens, de mes préférés de Louis de Funès. Si Gérard Oury, comme à son habitude, torche une aventure rocambolesque nourrie de folles péripéties, je trouve l’ensemble beaucoup plus tiré par les cheveux que lors des trois autres collaborations avec l’acteur. Certains gags sont vraiment téléphonés, les situations sont rarement surprenantes et Louis de Funès est davantage utilisé pour ses talents de grimacier, là où je le préfère dans d’autres registres.


Le résultat n’en demeure pas moins très sympathique et certains éléments en font un divertissement amusant. La musique de Vladimir Cosma annonce la couleur avec un thème entrainant qui colle au rythme trépidant de l’ensemble. Le sujet principal du film est également une force (Gérard Oury reviendra sur ce sujet avec moins de bonheur par la suite). Le portrait raciste de de Funès est une fameuse idée avec de nombreuses scènes hilarantes (mais qui n’ont pas fait rire tout le monde et, dans la société aseptisée qui est la nôtre aujourd’hui, sont encore moins comprises qu’à l’époque). C’est quand de Funès est pris la main dans le sac à dire des insanités (et il en dit quelques-unes qui sont fameuses ici) qu’il est le plus drôle. Ce dernier est, en outre, bien entouré même si les personnages de la police secrète arabe et des policiers sont parfois trop outranciers pour totalement convaincre. Suzy Delair (qui supplante ici Claude Gensac) est exquise en épouse autoritaire.


Autour de scènes devenues cultes (l’usine de chewing-gum que je trouve, au final, plutôt faible et redondante, la danse de Rabbi Jacob, la scène dans la synagogue, etc.), de répliques fameuses (« Salomon est Juif, oh ! », « Mais il aime qu’on lui mente le peuple »), le produit parfois trop calibré pour atteindre toutes ses cibles avec une fin, notamment, qui en fait vraiment trop. Le message fraternel, s’il est simple, en pleine affaire Ben Barka, est cependant terriblement efficace et on retient du résultat un film où la bonne humeur et l’énergie de de Funès font oublier les quelques faiblesses de l’ensemble.

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le 11 nov. 2021

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PIAS

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