Loin d'être fan de l'univers de Harry Potter, j'ai pourtant vu au cinéma l'ensemble des films, et j'en ai apprécié certains, d'autres beaucoup moins. À l'occasion de leur disponibilité sur Netflix, je suis en train de les regarder à nouveau pour m'assurer que je n'ai pas raté quelque chose ! Le premier reste, entre nous soit dit, une purge à regarder, tellement le film n'a pas très bien vieilli (effets spéciaux y compris), et le rythme du film si lent.

Aussi, quand les Animaux Fantastiques étaient sortis au cinéma, je n'en attendais pas grand chose, mais la bande annonce (et la distribution) m'avaient finalement convaincu. Et quelle claque ! J'étais ressorti de la séance sous le charme, autant par la virtuosité du film, de la narration, des acteurs tous plus excellents les uns que les autres, et un traitement bien plus adulte que ne l'avaient été les premiers épisodes de Harry Potter. Pas toujours fan des pré/séquelles de films, je trouvais que ces Animaux Fantastiques apportaient véritablement une compréhension de tout ce qui était sous-entendu dans les Harry Potter. Du coup, j'étais assez excité par ce deuxième opus... même si auparavant j'avais lu un article où Rolling expliquait qu'elle envisageait 6 épisodes pour l'univers des Animaux Fantastiques (ce qui n'augurait rien de bon...).

Et bien, spoiler : ça n'a pas loupé. Quelle douche froide ! Le pire, c'est que j'aurais dû m'y attendre. Rares sont les univers, les films, aussi bons que le premier du nom, et les Animaux Fantastiques, épisode 2, n'y fait pas défaut.

Passé la surprise de la découverte de l'univers du premier, le fait est que cette deuxième partie est légèrement ennuyeuse. Le film pêche par un manque flagrant de rythme, et il manque à cet opus une scène qui provoquerait un "Waouh" à la fin du film. Moi qui suis fréquemment en train de râler sur les débauches d'effets spéciaux, je dois reconnaître ici qu'ils sont beaux, et qu'ils servent véritablement la narration. La scène finale au Père Lachaise est très belle, sans pour autant provoquer ce "Waouh" que j'appelais de mes voeux !

Le rythme est d'autant plus lent que la narration l'est aussi. L'histoire, cousue de fil blanc, est tellement diluée, qu'on sent presque l'effort des producteurs d'étirer l'histoire pour mieux en faire plusieurs épisodes. C'est d'autant plus dommage qu'il y avait, du coup, en plus de 2h de films, de quoi exploiter la complexité des personnages, de les rendre parfois même attachant. Si la distribution n'est pas en cause, elle est juste parfaite, les interactions entre eux et les ressorts scénaristiques le sont. Pour un non fan absolu de la série Harry Potter, je me suis à plusieurs reprises perdu dans les noms des personnages, et heureusement que le débriefing d'après film avec un fan m'a permis de me remémorer qui était qui au sein de la franchise. Et quand vous allez voir le film en VO, comme moi, c'est encore pire, puisque tous les patronymes (et les prénoms) ont été francisés. Donc si vous êtes à l'aise avec la langue de Shakespeare, il sera compliqué pour votre cerveau de faire l'aller-retour entre les deux versions !

Côté distribution, comme je le disais, c'est un sans faute. Tous les acteurs jouent leur partition de façon efficace, parfois touchante pour certain. La sobriété du jeu de Johnny Depp est à pointer, lui qui nous a habitué ces dernières années à beaucoup d'exubérance dans ses personnages. Sans faute aussi pour Jude Law, ainsi qu'Ezra Miller dont la souffrance qu'il porte en lui est ressentie à chacun des plans dans lesquels il apparaît. Bien entendu, Eddie Redmayne est aussi brillant que dans le premier épisode, et son jeu crève l'écran à chaque fois qu'il apparaît. Le seul bémol reste vraiment les interactions entre les protagonistes, pas assez fouillé à mon goût, et à commencer par la relation Dumbledore/Grindelwald. Touchée du doigt, la profondeur de leurs sentiments passés est bâclée l'espace d'un mini flashback sans parole, mais qui a le mérite de mettre en avant que les deux ont partagé bien plus qu'une amitié.

Dernier point, la sous-exploitation des animaux fantastiques dans cet épisode, alors que le titre du film leur rend pourtant hommage. Légèrement sur-exploités dans le premier opus, tant le bestiaire était riche et varié, ils ne sont pas véritablement mis en avant dans cette suite, et même cette peluche adorable qu'est le Niffleur (l'espèce d'ornithorynque qui vole le métal), qui pourtant joue un rôle hyper important sur la fin du film, n'est pas assez exploitée.

Sans un être un ratage complet, cet épisode 2 s'en sort convenablement, sans l'effet "Waouh" cité plus haut ! Attendons de voir ce que donnera le numéro 3.

ArnaudCDrmnt
6
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le 15 nov. 2018

Critique lue 140 fois

Arno CD

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