Que Leprechaun Returns soit l’un des volets les plus corrects de la longue saga – l’œuvre originale compte à ce jour sept suites, ce n’est pas rien – n’en fait pas pour autant un bon film, tant ses aînés souffraient d’une indigence de scénario et de mise en scène susceptible de rehausser ce huitième opus qui propose un retour aux sources, se pensant comme une suite directe du premier film. Nous retrouvons la maison isolée qui occupait tant Jennifer Aniston, ainsi que son petit bois alentour où il fait bon courir en poussant des cris. Ce téléfilm produit par Syfy – ce qui ne constitue jamais un gage de qualité, loin de là – délaisse la puissance mythique de l’antagoniste pour le changer en bourreau ultraviolent, cultivant ainsi les séquences gores plutôt réussies, quoique fortuites, au détriment de l’écriture des personnages qui, comme souvent dans ce type de productions, sont des clichés sur pattes.
La bonne idée de Leprechaun Returns est de ne jamais se prendre au sérieux, n’hésitant pas à tourner en dérision le poncif de la fille traumatisée par la disparition de sa mère via l’intervention d’un spectre tenant ses boyaux dans une main, avant de les maintenir dans du film plastique. Voilà qui est tout à la fois macabre et rigolo ; dommage que le reste se contente d’appliquer le cahier des charges de ce genre de séries Z, glanant des idées à droite à gauche – le monstre qui sort de la cave inondée provient du premier volet de It, sa démultiplication en petits bonshommes du troisième film de la saga The Evil Dead. Absence de mise en scène, prestations peu convaincantes, notamment celle du leprechaun lui-même qui échoue à faire rire ou susciter l’effroi – l’acteur a changé, il est moins doué –, travail de la lumière repoussant au service d’un divertissement qui enchaîne les exécutions sanguinolentes avec panneaux solaires, arroseurs automatiques et drone télécommandé. Au menu, moult tripes et cerveaux éclatés, sans réflexion aucune.