Pas antipathique, mais lobotomisant

Bien évidement, que l'on apprécie le film ou non, il ne faut pas être dupe. Si le film Lego derrière la publicité monstrueuse offerte à la célèbre marque (qui n'avait pas forcément besoin de pub tant elle est une référence) avant malgré tout un fond et une histoire plutôt touchante et intéressante, ici on a clairement un produit dérivé, coloré, très référencé (des références que les gamins n'auront pas forcément en plus, on s'adresse donc bien au spectateur trentenaire qui emmène son gosse au cinéma), mais qui est avant tout destiné à vendre des jouets.

Alors est-ce-que c'est fondamentalement mauvais ? Non, c'est plutôt divertissant dans le genre, bien que beaucoup trop long pour ce que c'est, un truc d'une heure dix aurait été plus appréciable, c'est bien trop niais et on n'ose pas aller à fond dans la bromance entre Batman et le Joker. Car en fait la force de Lego Batman c'est de pouvoir tout se permettre, on a King Kong, Voldemort, rien n'est obligé d'avoir un sens, rien n'est obligé d'être réellement cohérent, mais franchement on aurait pu pousser certains délires bien plus loin... La gêne lorsque Robin se met en moule bite, avec un côté limite pédophile de Batman, la romance Gay entre Batman et le Joker, tout ça aurait pu être bien plus drôle que finalement cette avalanche de gags faisant quasiment tous référence à quelque chose de connu et qui n'apportent finalement rien de plus que les références du premier film Lego. Bien qu'un truc m'a bien fait rire, c'est l'extrait du film Batman de 66.

Je me suis demandé au début du film si l'avenir des films de super héros ce n'était pas ça, passer par Lego pour continuer à exister... Mais rien qu'avec cette seconde itération, on sent déjà que ça s'épuise. Alors oui c'est drôle et sympa (aussi sympa que puisse être une barbe à papa trop sucrée et pleine de produits cancérigènes), mais ensuite, qu'est-ce-que ça raconte ? Rien et c'est bien le problème.

Et j'ai bien peur qu'on arrive à un surcharge de films utilisant de l'humour référentiel sous peu, pensant qu'une blague devient drôle juste parce qu'on a compris la référence, ce qui permet en plus au passage de flatter l'égo du spectateur qui se sent fier de sa sous-culture de prolétaire nourrit aux comics et aux adaptations de supers héros..