Le Tueur
Le Tueur

Film DTV (direct-to-video) de Robert Clouse (1988)

Attaquons-nous maintenant au second DVD poussiéreux et d'origine inconnue trouvé chez mes parents, Le Tueur (le premier était Rio Abajo, dont une mini-critique se trouve quelque part par là-dedans: http://www.senscritique.com/liste/Objectif_pour_2015_365_films_liste_annotee/724635). Un film que j'ai eu un mal de chien à trouver sur Sens Critique, pour la simple et bonne raison qu'il n'y était pas recensé… J'ai donc dû créer la fiche moi-même avec le peu d'infos indiquées sur la jaquette… Et Google ne m'a pas franchement aidé davantage sur ce coup-là…

[Les commentaires qui vont suivre ont été écrit en direct pendant le visionnage de ce film, du coup cette lecture va être un peu longue, vous excuserez]


Alors, ça commence par un tournoi de free fight… Voyons ça…

Putain, je disais que la photo était dégueulasse dans Rio Abajo… En fait ça va, y'a pire…

Pour l'instant les combats sont merveilleusement ridicules, et agrémentés de bruitages à faire pâlir les monteurs son de Walker Texas Ranger….

Ah et puis il a l'air fin le mec, avec son tatouage de cobra en plein milieu de la gueule…

Inserts, inserts, inserts… Des inserts sur les yeux d'un mec, sur un punching ball, sur des haltères… Le tout sur son de guitare disto qui joue un accord toutes les demi-heures… Suspense…

Là y'a un mec qui regarde le tournoi de free fight sur sa télé. Déjà que l'image est pourrie, je vous laisse imaginer celle de la télé…

Putain ! Arrivée de la copine du mec, première phrase prononcée (VF)… Je peux pas vous la décrire là, mais il est bientôt deux heures du mat' et j'ai peur que mon éclat de rire ait réveillé les voisins…

Elle lui reproche de passer son temps à se battre, et lui dit qu'elle ne supporte plus de vivre avec lui. Et elle lui dit avec un manque de conviction qui dépasse l'entendement…

Et maintenant, des punks en Jeep qui volent des pommes dans un marché !

Film attaque surexposition ! C'est très efficace !

Ah oui, la scène avec les punks est finie. Là y'a John (le mec qui passe son temps à se battre) et d'autres mecs qui sont dans un gymnase délabré.

Alors, sur la jaquette du DVD ils disent que le mec s'appelle John. Mais dans le film ils disent qu'il s'appelle Masahiko. Je ne sais plus que croire. Appelons-le Johniko.

Johniko a le charisme d'une huître… IL VA BIEN NOUS LÂCHER UNE PETITE PERLE !!! Pardon, je m'égare…

Donc là y'a Johniko, un pote à lui, un cuistot et un mec que je sais pas qui c'est qui dit au pote de Johniko: "C'est de la merde !" J'ai absolument pas pigé de quoi il parle, mais là y'avait de la conviction !

Fondu au noir, et retour des punks, qui veulent visiblement violer une jeune fille ! Allez ! Du grabuge un peu ! De la bagarre !

Comment elle les défonce… Bon, c'est un peu lent comme baston, mais elle les défonce…

Putain… Le pote de Johniko, qui en fait est aussi un méchant punk, vient d'arriver pour coller une mandale à la nana… À côté de ça Bertrand Cantat fait pâle figure…

Et… c'est tout. Il manque une fin à cette scène, dirait-on…

Oh, que de vulgarités, nom d'un chien…

Là y'a comme des bruits de chocs, mais le cadreur est bourré, donc je comprends pas tout…

Baston entre les punks et un mec. Ah et puis le punk en rouge ça le dérange pas de taper sur des gens, mais tenir un coq entre ses mains ça le dégoûte.

Ouais y'a un coq ouais.

Et Johniko observe la scène. Il essaie de faire un regard à la Clint Eastwood, mais il a dû prendre trop de sédatifs. Du coup ça marche moyen.

Je suis dans mon véhicule, à l'arrêt. Un homme est projeté sur mon pare-brise avec perte et fracas.
A: Je sors en vitesse et j'appelle la police
B: Je démarre en trombe et je fonce dans un mur

Il fallait répondre B.

Ah pardon. Johniko se fait appeler Sensei. Appelons-le Sensei.

Ellipse. Un terrain de basket. Le mec qui se battait contre les punks tape des dunks, et Sensei l'observe.

Toujours pas d'histoire. Ou alors je comprends rien.

Ah si, un peu. Y'a Sensei qui veut motiver l'autre mec à participer à un tournoi de free fight. Oui parce que son pote qui en fait est méchant veut y participer aussi, je crois que j'ai oublié de le préciser.

Successions de plans dans lesquels Sensei intervient dans l'intimité de l'autre mec (appelons-le Li, c'est raciste mais ça passe) sur fond de musique de merde.

Petite balade en amoureux entre Li et sa copine, et là bim ! Le méchant ! Appelons-le Méchant.

Par contre faites gaffe aux dialogues les mecs. Non parce que "Encore vous ? T'en veux encore ?" c'est rigolo parce que y'a l'effet de surprise mais bon…

Les autres méchants quand ils débarquent on dirait les Power Rangers avec de l'arthrose, un peu…

Ellipse. Li s'est fait défoncer, Sensei le soigne. Et du coup Li est motivé pour que Sensei lui apprenne à se battre. Mais Sensei il veut plus parce que Li est habité par un désir de vengeance…

Musique de merde. Oui, la même.

Je serais tenté de dire qu'ils jouent à cache-cache, mais j'en suis pas sûr à 100%…

Là je sais pas. Y'a tellement de sous-exposition que je pige peau d'zob.

Musique de merde. Non, une autre.

Ah ça y est, l'entraînement de Li commence enfin. Et Sensei il dit des trucs… Non on s'en fout de ce qu'il dit.

J'espère que le chef op a passé de bonnes vacances, mais là ce serait sympa qu'il revienne…

Bon là c'est des scènes d'entraînement, péter des planches, exercices d'endurance, tout ça, je vous passe les détails…

Ah ! On va arrêter d'appeler Li Li, parce qu'on vient enfin d'apprendre son nom. Il s'appelle Ryu… Je vous jure que c'est vrai…

Et sa copine elle veut plus que Sensei l'entraîne.

Par contre la copine s'appelle Li. Pour de vrai. J'étais pas loin quand même…

Quelqu'un aurait-il l'obligeance de couper la musique de porno en fond sonore ? D'avance merci.

Ah ! Retour fracassant du mec du début avec le cobra tatoué sur le front, qui fait une démonstration de comment on défonce des mecs à la bagarre.

What ?… Attendez, le méchant il s'appelle Li aussi ? Putain ça va être un beau bordel là… Bon, on va faire abstraction et on va continuer de l'appeler Méchant sinon on va pas s'en sortir…

Y'a des gens en train de chanter la Marseillaise à tue-tête dans la rue… Non non, pas dans le film hein, pour de vrai. Ma fenêtre est ouverte. Ça m'a surpris. Pardon, retour au film.

Ryu a peur. Il est hanté par de vieux démons. Il a déjà participé une fois à un tournoi, et son père lui a mis un bandeau autour de la tête, et du coup il a plus eu peur, et il a gagné. Mais là il a peur.

Je ne fais que retranscrire ce qu'il dit hein…

Tu peux arrêter de GUEULER TA RACE à chaque fois que tu lèves un pied s'il te plaît ?

Petit instant prière, OKLM.

Je profite de ce magnifique insert sur une bougie pour faire une pause, parce que je me sens un peu obligé d'intervenir sur un point. Nous en sommes à la moitié du film (oui, seulement, j'avais prévenu que la lecture serait un peu longue) et j'ai oublié de préciser quelque chose. Nous avons clairement affaire ici à l'histoire d'un jeune homme qui s'entraîne pour un tournoi de free fight, et, je vous demande de me croire, je n'ai rien omis de mentionner quant à l'intrigue du film ni quant aux noms des personnages. Bon. Je vais maintenant vous livrer mot pour mot le résumé du film tel qu'il est écrit sur la jaquette du DVD:
"L'ex-coéquipier de l'inspecteur de police John Keem a été assassiné alors qu'il était sur le point de démanteler un puissant réseau de trafic d'armes et de drogue. Pour John, la mort de son ami ne doit pas rester impunie, aussi reprend-il l'enquête en main. Risquant le tout pour le tout, il va affronter le redoutable Milverstead et Ice son cruel garde du corps…"
Voilà.
Vous voyez un peu où je veux en venir ?
Très bien. Retour au film.

Ah, sympa la petite astuce. Ryu s'entraîne avec un machin sur la bouche. Du coup il gueule un peu moins.

Ah… Là ça y est ! Le tournoi va commencer, dirait-on…

Premier combat. C'est assez mou, mais la foule est enthousiaste…

Et Ryu vainqueur par KO après avoir fait un bond de deux mètres avant d'envoyer un coup de pied fulgurant à son adversaire. J'ai envie d'appeler cette attaque "la chute du faucon noich"…

Deuxième combat. Plus difficile mais plus ridicule. Un coup de talon dans la gueule, et le front du mec d'en face ressemble à ce que pourrait être celui d'Hellboy sans les cornes…

Ah, excusez-moi. Li c'est pas le méchant qui était pote avec Sensei. En fait c'est le mec avec le tatouage de cobra. Et il s'appelle Chang Lee…

Non mais c'était pas clair, ça va quoi…

Par contre je maintiens qu'il a appelé sa copine Li (ou Lee) à plusieurs reprises…

Donc là c'est l'heure du combat Ryu vs Lee…

Musique de merde n°3.

Là je sais pas trop s'ils se battent où s'ils dansent…

Ah, le coup du mec qui tombe d'un coup mais trois plombes après s'en être pris une, j'avoue que je m'y attendais pas… En même temps l'image a été accélérée pendant deux secondes, pas facile de tenir le rythme en face…

Putain c'est ouf, même quand il tape dans le vide y'a des bruitages de coups…

Par contre ce combat est plus rythmé que ceux d'avant, faut au moins reconnaître ça…

Ryu est KO…

Attendez… Est-ce que Chang Lee vient de buter Ryu en lui pétant la nuque plus d'une demi-heure avant la fin du film ?… Et la grosse tâche de peinture rouge formant un cercle parfait à dix bornes de sa tête, c'est son sang ?…

Raccord gyrophare… La flemme d'expliquer…

Le monteur s'éclate, mais ça ressemble à rien…

Putain ouais, Ryu est mort… Là y'a Li (mais si, sa copine) et Sensei en train de pleurer sur son cadavre à la morgue…

Enfin, je dis la morgue… C'est juste une petite pièce mal éclairée avec une table et Ryu dessus au milieu, mais c'est une ambulance qui l'a emmené là, donc bon…

Du coup je suis assez fier d'avoir trouvé "La chute du faucon noich", ça colle assez bien. Je vais appeler la critique comme ça, tiens. Parce que là j'ai pas trop d'idée.

Ellipse. Sensei arrive bourré chez le cuistot du début du film.

Et voilà Méchant et sa bande de punks en carton qui déboulent. Ça faisait un moment…

Mais même avec trois grammes, Sensei défonce tout le monde…

Sensei rentre bourré au gymnase.
Punching ball - 1
Sensei - 0

Alors… Là on dirait qu'il y a eu une ellipse assez longue, Sensei est dans la rue, bourré, de jour, et croise Li qui sort d'une bagnole et qui, vu sa tenue, est devenue une grande dame du monde…

Ah bah oui, elle dit qu'elle s'est remariée, qu'elle s'appelle Madame Lin (…) et que son mari est un grand patron.

Et revoilà les punks en carton qui, des années après (vraisemblablement) portent toujours les mêmes fringues…

Des vrais voyous auraient probablement buté Sensei en l'écrasant avec la Jeep, mais eux se contentent simplement de lui niquer le genou… Avec la Jeep, oui…

Alors… Sensei est dans le gymnase, jusque là d'accord… Mais y'a un mec qui vient d'arriver, un grand chauve avec des lunettes. Et il dit "C'est moi, Jack. Ça fait trois ans. Tu te souviens déjà plus de moi ?"

Excusez-moi, personnage inopportun, que venez-vous faire dans ce film ?

Réponse de Jack: il a été mandaté par l'organisation du tournoi pour dire à Sensei qu'il doit aller se fighter contre Chang Lee.

Et il veut entraîner Sensei, aussi.

Alors là y'a Li-Lin (je l'appelle comme je veux) qui discute avec un mec (appelons-le Pedro, parce qu'au point où on en est on s'en branle pas mal) sur la tombe de Ryu…

Je vous retranscris pas la discussion, on s'en fout complètement…

Ellipse. Li-Lin essaie de motiver Sensei (toujours alcoolique) à remonter la pente alors qu'elle lui chie dessus depuis le début du film…

Un soleil rouge se lève. Je ne suis pas sûr que beaucoup de sang ait coulé cette nuit, mais en tout cas Sensei a repris l'entraînement. Il est chaud patate, là…

Et Chang Lee s'entraîne aussi. Allez, balancez la baston finale…

Putain la plage on dirait Dunkerque quoi…

Ouais, y'a Sensei qui fait le flamand rose sur la plage…

Mini interview de Chang Lee: "Un homme est mort… Un autre va mourir…" Je suis pas un expert en ce qui concerne le système de justice en Chine, mais il faudrait pas prévenir la police dans des cas comme ça ?

Sensei court sur la montagne, c'est bon, on a compris, on peut arrêter avec l'entraînement ?

Ah oui, j'oubliais, la musique de merde est revenue. Une des trois, je sais plus laquelle.

Ça y est ! C'est le tournoi ! Là y'a Chang Lee qui défonce un géant à coups de tatanes dans les roubignolles.

Je crois que ça faisait bien quelques années que j'avais pas utilisé le mot "roubignoles" d'ailleurs…

Et le chef op est reparti en vacances…

Non, ça c'est pas les coulisses d'un gymnase les mecs, c'est les couloirs du Colisée, vous foutez pas de notre gueule…

Y'a des gens qui parient sur le combat. Et la foule gueule. Par contre j'arrive pas bien à déterminer s'ils gueulent "pari" ou "Chang Lee". On dirait un mix entre les deux…

Enfin ! Le gong retentit ! Le combat va pouvoir commencer !

D'ailleurs je vous ai pas dit, mais le plan du gong qui retentit, il me semble que c'est la quatrième fois qu'ils l'utilisent, les mecs…

Baston de regards…

On dirait que Chang Lee s'entraîne pour postuler au Ministry of Silly Walks…

Putain ces bruitages… Oui oui, je sais, mais je m'en remets toujours pas…

ON LE VOIT QUE TU TAPES À CÔTÉ, PUTAIN !!!

Chang Lee domine et pousse des cris aigus… Vous en ferez l'interprétation que vous voudrez…

Sensei se fait défoncer…

Plus de son, image trouble, flashback sur Li-Lin qui dit à Sensei que la dernière chose qu'espérait Ryu, c'était qu'il n'abandonnerait pas… C'est le moment de vérité là, bonhomme…

Il se relève, met des mandales…

Retourne au sol, se relève, retourne au sol, se relève, bon c'est chiant là…

Chang Lee est sur le point d'étrangler Sensei, la fin est proche…

Mais Sensei contre, se relève, s'ensuit un interminable échange de droites dans la gueule…

Et BIM !! Sensei achève Chang Lee avec la fameuse technique de la chute du faucon noich !

Et la foule, dont la quasi-totalité vient de perdre un paquet de thunes parce qu'ils ont tous parié sur Chang Lee, applaudit en souriant sereinement…

Dernier plan du film: Sensei sourit au ralenti, et le cri qui l'accompagne n'est absolument pas calé sur l'image.

Et le générique indique que le film a été réalisé par un certain Shuezy Gott. La jaquette du DVD, quant à elle, attribue le film à Robert Clouse. Donc il y a pas mal de chances pour que le film que je viens de vous raconter ne soit pas le bon.

Voilà ! Je vais résumer brièvement en disant que c'était un énorme nanar, et en vous souhaitant bonne nuit. Ou bonne journée. Ou bonne soirée. Tout dépend de quand vous lisez ça en fait. Si vous le lisez.
Bon, bref, bisous.

Créée

le 1 mars 2015

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