Rock Hudson joue dans le film un paradoxe ambulant ; il est vendeur d'articles de pêche, il a écrit un livre somme sur ce sport, mais le souci est qu'il n'aime pas du tout les poissons, mais qu'il n'a jamais pêché de sa vie ! Alors qu'une compétition du cru s'annonce non loin de son travail, il est forcé par son magasin d'y participer, accompagné par deux publicitaires, de peur de perdre son emploi.
Dans la (longue) filmographie de Howard Hawks, on revient souvent sur ses westerns, mais assez peu sur un genre dont il a été un roi, celui de la comédie. Je pense bien entendu à L'impossible Monsieur bébé, un chef d'oeuvre, et il faut rajouter Le Sport favori de l'homme dans ses grandes réussites. Car j'ai souvent rigolé du fait que ça se rapproche pas mal du burlesque, avec un Rock Hudson irrésistible à force d'enchainer les gaffes, mais il est également accompagné d'une excellente Paula Prentiss qui lui donne parfaitement le change dans les situations comiques.
On a également droit à une scène hallucinante où en arrivant près du lac en motocyclette, Hudson va percuter un ours, qui va se retrouver à son tour aux guidons du véhicule ! Tout est comme ça dans cet humour absurde, et qui est aussi un bonheur visuel avec cette forte présence du jaune et du rouge à l'image. Sans oublier quelques sous-entendus coquins assez amusants, comme cette scène très drôle où les deux jeunes femmes n'arrêtent pas de parler à Hudson alors qu'il pleut. Seulement, elles sont de dos, on voit bien que leurs chemisiers commencent à être transparents, et que celui-ci commence à faire des gros yeux sur le fait qu'il voit leurs poitrines sous les habits ; il essaie à chaque fois de leur dire, mais comme elles parlent, il n'a pas le temps d'en placer une ! Et, bien entendu, comme ne pas citer le titre, et son générique qui montre de belles jeunes femmes en train de faire du sport...
Bien que le film soit avant tout une comédie, il parle aussi d'autres choses, comme ce qu'on doit faire pour garder sa place au sein d'une société, à savoir faire des choses à contre-courant, au sein d'hommes puissants déconnectés de leur monde.
Malgré toutes ses qualités, le film aura été coupé de plus de vingt minutes, et ne sera pas un grand succès. Pourtant, il semble peu à peu gagner ses lettres de noblesse dans les œuvres moins citées de Howard Hawks, et je ne peux que vous conseiller de voir ce film réjouissant en diable.