Le Sabreur solitaire par Ryo_Saeba
Inspiré directement de la série TV américaine "Have Gun, Will Travel" qui fut diffusé de 1957 à 1963, en substituant l'univers du western américain à celui du Wu Xia Pian, Have Sword Will Travel raconte donc l'histoire de Yi Lo (David Chiang), un sabreur solitaire et imbattable qui va tomber sous le charme de la jeune Yun Piao-piao (Li Ching) et l'aider à protéger un convoi rempli d'or contre les bandits de la bande du tigre.
Avec cette base de départ, Chang Che nous livre un film très classique et bien loin de ses plus grandes réalisations comme Vengeance! ou One-Armed Swordsman. Le duo récurrent David Chiang / Ti Lung est de nouveau mis en avant à la différence peut être que contrairement à beaucoup d'autres films, les deux personnages ne vont pas tout de suite devenir les plus grands amis du monde, à cause de la jalousie de Ti Lung envers les capacités martiales de David Chiang ainsi que de leur rivalité autour de Li Ching.
Le rythme monte crescendo esquissant de bref combats tout au long du film qui ne sont qu'un avant goût du final, véritable bain de sang typiquement "Chang Cheien". Chang Che peut être frustré de ne pas faire mourir Ti Lung, va même jusqu'à mettre en scène deux fois la mort de David Chiang dans d'atroces souffrances. Les chorégraphies de Tang Chia et Yuen Cheung Yan (frère de Yuen Woo Ping) sont plutôt efficaces et totalement adaptées à l'univers très exagéré de Chang Che.
Ainsi durant le final, on assiste souriant, à la petite démonstration de trampoline de David Chiang très "steeve austinien" avec la musique qui va avec chaque bond. Malgré ce petit défaut les armes sont variées (arcs, fléchettes, épées, lance ...) et le lieu où se déroule le dénouement (une pagode) est original. Les deux chorégraphes exploitent parfaitement l'espace des différents décors à leurs dispositions.
Les amateurs de Chang Che ne seront donc pas dépaysés, les autres y verront déjà beaucoup moins d'intérêt même si le final bien furieux dans la pagode reste jouissif.