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Dans un monde où certains êtres humains mutent peu à peu en monstre, un homme part dans le Sud-Ouest avec son fils afin de suivre sa femme, elle aussi transformée. Mais peu à peu, l'adolescent de 16 ans commence à ressentir des choses dans son corps.


Il aura fallu attendre 9 longues années après le formidable Les combattants, pour voir enfin un nouveau film de Thomas Cailley, qui ne fait que confirmer toutes les attentes en réalisant non seulement quelque chose de brillant, mais complètement inédit dans le cinéma français.

Celui de parler de monstres, dans le sens premier du terme, sans que ça ne paraisse ridicule, car ils sont montrés comme une évolution possible du genre humain, avec des créatures assez spectaculaires, il y a travail incroyable sur les effets spéciaux et le maquillage qui rend le tout crédible. On peut y voir aussi, notamment chez cet ado joué par Paul Kircher, une révélation majuscule, une métaphore du passage à l'âge adulte et les transformations corporelles ou hormonales que ça implique ; à ce titre, cet acteur est vraiment formidable, car il représente l'âme du film, et on sent qu'il a dû morfler au niveau des maquillages. Tout comme Tom Mercier, qui joue un homme devenu oiseau, avec une humanité qui reste bouleversante, car plus le temps passe, moins il peut parler sans faire des bruits d'animaux, avec des ailes immenses qui lui couvrent les bras.


On retrouve aussi ce même rapport à la nature que Les combattants, et il faut aussi souligner la justesse de Romain Duris en tant que père qui se bat de tous les côtés, et une petite réserve sur le personnage de la policière jouée par Adèle Exarchopoulos qui ne sert pas à grand-chose. Quant à la mise en scène, si quelques effets spéciaux sont parfois un peu justes, je pense aux scènes avec l'homme-oiseau en plein vol, c'est également brillant avec des idées sublimes, comme une poursuite avec des bergers montés sur des échasses pour suivre leur proie cachée dans les hautes herbes ou tout le final que ne renierait pas un Guillermo Del Toro.

Dans une année 2023 de grande qualité pour le cinéma français, Le règne animal est non seulement une anomalie, au sens positif du terme, mais la confirmation du talent de Thomas Cailley en espérant qu'il ne mette pas 9 ans à réaliser un autre film.

Boubakar
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le 2 nov. 2023

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Boubakar

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