Depuis La graine et le mulet, j’ai toujours beaucoup aimé Hafsia Herzi. Elle fait plutôt une belle carrière (aussi réalisatrice) et se trompe rarement dans ses choix. Elle est aujourd’hui en tête d’affiche de ce premier film de Iris Kaltenbäck. De quasiment toutes les scènes, elle est formidable. Parfaitement mise en valeur par une mise en scène délicate et totalement maitrisée, elle nous émeut dès les premières images et cela ne fera que monter en puissance jusqu’au dénouement (tellement beau). Il se dégage une belle mélancolie et une forte émotion de cette histoire déchirante, effrayante parfois, et même haletante. Même si le tout n’est peut être pas très moral, on ne peut s’empêcher d’aimer le personnage. Prise dans un engrenage infernal presque à son insu, on éprouve tout de même sympathie et empathie pour elle. Pour les autres protagonistes aussi d’ailleurs. Le premier rôle masculin est tenu par le très talentueux Alexis Manenti, révélé par Les misérables (César de la révélation masculine), bien loin de ce qu’il nous a proposé jusqu’ici. Il est impeccable, vraiment très touchant. Le film m’a serré le cœur d’un bout à l’autre. Je ne m’y attendais absolument pas et suis sorti en pleurs. Depuis, j’y pense beaucoup et il me hante encore. Voilà donc une réussite sur toute la ligne, mise en scène, scénario, interprétation. Réflexion sur la maternité, belle histoire d’amour, d’amitié et l’un des plus beaux portraits de femme de l’année, il y a tout cela, et bien plus encore dans Le ravissement. Qui déboule dans le peloton de tête des meilleurs films de l’année aux côtés de Anatomie d’une chute, L’été dernier ou Le procès Goldman. Juste, tragique, touchant, poignant, émouvant, en résumé : magnifique et bouleversant !