Si vous avez besoin de moi, vous n'avez qu'à siffler

Si Le Port de l'angoisse est devenu à la fois un classique et un film d'aventure mémorable des années 50, je pense que cela vient du fait qu'on réunit le cynique Humphrey Bogart et l'éblouissante Lauren Bacall dans un même film. Avec un simple scénario d'un marin louant son bateau à des riches touristes et d'une américaine entraînant ce dernier dans des affaires politiques, ce classique nous convainc de focaliser toute notre attention sur l'évolution du couple où chacune des répliques prononcées par ces derniers fait pratiquement mouche, faisant ressortir le charme et la sensualité qu'ils dégagent.

C'était la première fois que je découvre l'acteur Humphrey Bogart et je dois dire que je l'ai trouvé étonnant dans sa manière de jouer le marin téméraire avec un visage assez marquant. On sent qu'il est très bon pour habiter ce personnage, c'est comme s'il n'avait pas besoin de faire grand chose pour nous surprendre. Quant à Lauren Bacall, elle est tout simplement éclatante et rayonnante. Si on me demande ma définition de la femme parfaite du polar noir, c'est elle que je désigne tout de suite. Seulement âgée de 19 ans à l'époque du tournage du film, Lauren a tout pour être à la fois une grande et magnifique actrice ayant la capacité de nous séduire d'un seul regard pointé vers la caméra.

On n'a d'yeux que pour elle pendant presque toute la durée du visionnage, c'est une actrice qui ne manque pas de talent pour jouer les séductrices par sa beauté attirante. Avec Humphrey, elle forme un couple mythique qui compense pas mal de défauts du long-métrage comme un début qui traîne un peu, un rythme qui peut s'avère lente des fois et une histoire pas très passionnante. Ce couple est amplement suffisant pour visionner ce classique sans rien perdre en satisfaction avec quelques situations gênantes comme les rencontres pénibles avec la police de Vichy, des répliques savoureuses et une atmosphère similaire au polar noir.

Le seul film réalisé par Howard Hawks que j'ai dû voir avant de mater celui-ci est L'Impossible Monsieur Bébé, un long-métrage où ce dernier a prouvé qu'il savait très bien maîtriser le genre humour de manière impeccable avec un aspect très théâtral et décalé. C'est ce que j'ai ressenti dans L'Impossible Monsieur Bébé, je l'ai également ressenti dans ce polar noir où le cinéaste a su me surprendre par son investissement passionné pour sortir un classique inoubliable et donner naissance à un couple qui fait incroyablement des étincelles. 7/10

Vous savez siffler, Steve ? Vous rapprochez vos lèvres comme ça et vous soufflez !