Les films qui divisent sont toujours intéressants à tester : ferai-je partie des spectateurs qui, au sortir de leur visionnage, ont connu un tournant dans leur vie, ou de ceux qui se sont endormis ?
Mon premier essai avec Le Nouveau Monde était prudent, ni une révélation, ni une déception, une curiosité dans une filmographie pas moins originale. En dessous de The Tree of Life, au dessus de Song to Song, sa place était confortable, un petit peu plus de la moyenne, disons.
Et puis tiens, ces derniers temps appelaient à la candeur du Nouveau Monde, à visiter de nouveau sa douceur de vivre et son éclat par l'irruption crève-cœur des anglais. Retour, donc, à cette version réaliste et contemplative de Pocahontas.
Trois, quatre larmes d'émerveillement fièrement séchées plus tard, j'annonce finalement rejoindre les spectateurs de la catégorie A, ceux qui ont eu la chance d'être branchés sur le même canal que Malick, d'être sensible à son message et d'en capter la beauté jusque dans les os.
Courage à ceux qui désespèrent, la poésie peut prendre plusieurs relectures avant d'opérer son charme, et si ce n'est pas chez Malick, vous trouverez la vôtre sûrement ailleurs. Mais je ne peux que vous encourager à vous (re)lancer dans Le Nouveau Monde, pour vous aussi, à votre tour, finir un petit peu plus heureux.