Le Mouron rouge
6.7
Le Mouron rouge

Film de Harold Young (1934)

Petite fleur rusée qui fait sa loi !

Le héros masqué risquant sa vie pour les autres alors qu'il n'en a pas besoin est un cliché, un bon cliché en ce qui me concerne mais avec le Scarlet Pimpernel ou Mouron Rouge en français, il ne faut pas oublier que c'est un ancêtre du genre et que les clichés qui parsèment le personnage et ses aventures sont la maman et le papa du dit cliché!


Au début du XXème siècle, la Baronne Orczy crée Sir Percy Blakeney, noble Baronet britannique qui sous les divers déguisements du Mouron Rouge sauve des aristocrates (mais pas que) de Madame la Guillotine. Sir Percy a aussi un déguisement de Sir Percy : il est vain, falot, tête de linotte, creux, superficiel bref, tout ce que le Mouron Rouge n'est pas et ne peut pas être! (Zorro et Batman, entre autres, peuvent le remercier pour ça!)


Le film en question explore parfaitement le personnage de Sir Percy car le scénariste a bien saisi le fond du roman d'origine, le héros c'est Percy et pas le Mouron Rouge. Certes, nous fuyons Paris déguisé en tricoteuse, nous nous rendons à des rendez vous secrets et toutes ces sortes de choses mais ce qui est vraiment héroïque, c'est la mascarade journalière que maintient Percy. D'autant plus qu'il a une épouse, une très charmante épouse en qui il n'a pas confiance et qui sait très bien qu'elle n'a pas épousé un crétin et qui ne comprend pas.
Lady Blakeney est française et une indiscrétion malheureuse a gâché sa vie. Elle aussi porte un masque tous les jours.
C'est le côté romantique de toute l'affaire. Ces 2 là sont mariés et fous amoureux mais ils ne le savent pas!
Le Mouron Rouge sera-t-il démasqué par l'infâme Chauvelin? Marguerite Blakeney ouvrira-t-elle enfin les yeux? Percy verra-t-il enfin la vérité sur celle qu'il aime?


Voilà un film d'aventures romanesques et rocambolesques comme je les aime.
La réalisation n'a pas la flamboyance d'un Michael Curtiz ou d'un André Hunnebelle mais est très honnête au vu des moyens. Les décors sont minimalistes mais les costumes magnifiques et extrêmement justes en terme de période (c'est au moins ça) le reste étant assez flou sur le sujet, mais on ne lit ou voit pas le Mouron Rouge pour une leçon d'histoire.


Ce qui fait le film c'est son casting.
Leslie Howard brille en Sir Percy : snob, bête, superficiel et tout à la fois charmeur et un peu flirt. Il jongle parfaitement avec ses 2 identités, passant de l'une à l'autre avec aisance si bien qu'on a jamais de doutes sur la personne qui est à l'écran et ce qu'il veut communiquer.
Son affrontement avec le Chauvelin de Raymond Massey est parfait. Celui-ci, loin de tomber dans la caricature du fourbe odieux se contente d'être. Il n'est ni bon ni mauvais, il est juste du mauvais côté de l'histoire. Il est l'ambassadeur du gouvernement de Robespierre en pleine Terreur à la recherche du Mouron Rouge et utilisera tout moyen à sa disposition pour y parvenir. Il est particulièrement ignoble en ne se forçant pas à l'être. Raymond Massey est un acteur intelligent et un habitué des âmes damnées et des fourbes.
Pour compléter notre trio de tête, il reste Merle Oberon en Lady Blakeney. Sa beauté exotique convient parfaitement à Marguerite et son jeu vif arrive à la rendre sympathique. Marguerite est un personnage compliqué à interpréter et tomber du côté de l'odieux serait aisé mais Merle Oberon tient bon la barre et on n'a pas envie de la tuer, ce qui est une bonne chose.


Un film certes daté et qui accuse le poids des ans : le son n'est pas parfait et les images un peu floues, les effets spéciaux ne le sont pas mais le charme de l'histoire et de ses interprètes sont indéniables. C'est un vrai plaisir.


Je vous conseille les livres aussi. La plume en est alerte et comment ne pas aimer Sir Percy!

Créée

le 15 févr. 2018

Critique lue 608 fois

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Anilegna

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