Dernière semaine pour « Le menu ».
Me tannant pour aller le voir (dernière semaine) nous voici pimpants devant le cinéma avec mon amoureux.
Chose étrange, je ne m’attendais absolument à rien pour ce film, enfin … ne regardant jamais les synopsis, je m’attendais à un truc bien tendance à la top chef du style tmtc la bouffe ++ c’est passion.

Je suis restée bluffée.

Côté ambiance et scenar :
Dès le début plane une forme de rigidité stricte de la part des membres du personnel créant une gêne, une forme d’inconfort incertain. Cette atmosphère est exacerbée par les acteurs, parvenant dans leur jeu à en rendre compte de façon subtile : point trop n’en faut pour éveiller notre 6e sens, et j’avoue avoir véritablement apprécié cette tension crescendo.

L’histoire se déroule (je ne vais pas spoiler) et alors là, mais alors là ! Non seulement l’intrigue te maintient en alerte, il y a plusieurs événements auxquels tu ne t’attends absolument mais, mais de plus tu es profondément scotché par la critique sociale que tout ce manège engendre.
Il se joue dans l’intrigue bien plus qu’un simple meurtre collectif.
On y remarquera une forme pointue de lutte des classes (bémol elle s’appuie sur de gros clichés sociaux mais … anyway), un regard acide sur la pression liée au travail (ici adapté à une luxueuse clientèle), sa dévotion, les mécanismes enclenchés rappelant à chaque instant que même dans les plus hautes sphères la vie peut manquer de saveur.

Une justesse donc dans la sélection des ingrédients de ce film avec une intrigue montante. Dans le genre entrée plat dessert on ne fera pas mieux, l’intrigue se calquant sur la montée en puissance du repas.

On appréciera également la présence de l’actrice principale, Anya Taylor-Joy, qui (de fait) éclate de sa beauté singulière et donne à voir un jeu d’acteur vraiment très apprécié, encore une fois subtile et délicat.

Le bouquet final est dingue.

Du côté de la mise en scène le format huit clos colle parfaitement avec l’ambiance générale et on appréciera également le découpage des chapitres en fonction du nombre de services (ça a l’air con comme ça mais le plat est présenté avant chaque scène).

La photographie est très belle, on est bien plongés dans l’ambiance tamisée d’un tel endroit.

On en retiendra vraiment de ce film son impact social et cette lutte des classes aliénante qui s’exacerbe indéniablement dans notre monde contemporain.

jasmincigarette
8
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le 24 janv. 2023

Critique lue 5 fois

jasmincigarette

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