Depuis que Charles Bronson a accepté le rôle de Paul Kersey en 1973 dans Un justicier dans la ville, il a passé la moitié de sa fin de carrière à rejouer sans cesse le même rôle ou tout comme. Je vais tenter de défendre ce film normalement indéfendable et dont les notes font peur, même si la tâche s'avère rude. J'avais détesté le second film qui pour moi faisait trop resucée et répétait trop Un justicier dans la ville qui lui, était une réussite du vigilante movie. Cet opus est donc le troisième film de la franchise, mais là où Michael Winner donnait une part de psychologie intéressante dans le premier film, ici, il délaisse complètement cet aspect pour verser dans l'action totale, la guerrilla urbaine, le divertissement au premier degré, le plaisir brut.
En effet, il ne fait pas dans la dentelle et empile les séquences d'une grande violence, on se croirait carrément sur un champ de bataille, c'est une guerre où papy Bronson a toujours la pêche et décanille la racaille d'un gang de quartier particulièrement craignos de New York. Cette fois, il n'utilise plus son Colt, mais carrément des outils de guerre avec des mitrailleuses et autre artillerie lourde.
Winner enchaine les incohérences, les invraisemblances et les facilités, ainsi que certains clichés ; les méchants composés d'une faune hétéroclite de camés, tueurs, punks, petits branleurs et autres zombies zarb... en prennent plein la tronche, et plus Bronson en descend, plus il en sort de plusieurs trous à rats, c'est incroyable. Le rôle du flic incarné par Ed Lauter est également totalement incrédible, et les maquillages et tatouages punks sont parfaitement grotesques, mais qu'importe... bref, le manichéisme est ici poussé à fond, aucun risque de confondre les bons et les méchants. Tout ceci donne finalement un film d'action très bien ficelé, bien mené, au risque d'essouffler la franchise, on sent que Bronson a encore du jus même s'il est ici sur des plate-bandes habituellement fréquentées par Chuck Norris, car c'est un rôle à la Chuck Norris, on reconnait mal le Paul Kersey des débuts. En tout cas, on peut regarder ce film comme un divertissement réussi et totalement décomplexé, tellement énorme dans certaines situations et ses aberrations que ça en devient drôle, un vrai plaisir coupable pour moi.

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le 14 sept. 2017

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Ugly

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