Knight and the city
“You gotta convince me that you know what this is all about, that you aren't just fiddling around hoping it'll all... come out right in the end!” En une phrase et avant un chapelet de répliques...
le 12 sept. 2018
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Bon, c'est un film majeur. Tout le monde le dit, même les plus grands spécialistes du cinéma. Par application de la méthode Coué, ça doit bien être vrai. D'ailleurs, commençons par faire la liste des affirmations positives …
C'est le premier film réalisé en 1941 par John Huston (après une carrière de scénariste).
C'est le film qui pose les règles du film noir. Pas n'importe quel film noir : ceux dont l'histoire met en scène un détective privé qui louvoie entre les bandits et les flics et qui finit par percer le mystère.
C'est le film qui a propulsé la carrière déjà bien remplie d'Humphrey Bogart.
Le film est, de plus, la meilleure adaptation du roman éponyme de Dashiell Hammil. Il fut même un temps où j'avais cherché la première édition française chez Gallimard sous le titre "le faucon de Malte". Je ne l'avais pas trouvée à un prix raisonnable…
Et pourtant, j'ai du mal à adhérer pleinement au film de John Huston. Je viens à nouveau de le revoir …
Certes, la mise en scène est irréprochable avec les contrastes et les jeux d'ombre, les prises de vue en contre-plongée, les mises en perspective et les mouvements des acteurs dans une scène, etc …
L'histoire, à multiples tiroirs et rebondissements, reste assez complexe du fait des nombreux personnages ; on s'y perd un peu d'autant plus que le rythme est quand même assez rapide.
Le jeu des acteurs est assez particulier et très spécifique de ce film. La tonalité est plutôt celle d'une comédie que d'un film noir. On a parfois l'impression que les acteurs jouent (au sens premier du terme) quand on les voit sourire soit parce qu'ils ne croient pas ce qu'on leur raconte, soit parce qu'ils prennent les choses avec (trop de) bonhomie.
Celui qui tire son épingle du jeu est bien évidemment Humphrey Bogart ; il faut dire qu'il n'a pas grand monde face à lui. Je veux dire que les seconds rôles manquent un peu de présence hormis, peut-être, Sidney Greenstreet dans le rôle de l'imposant bandit. Les deux petits malfrats (Peter Lorre et Elisha Cook) font quand même assez miteux et pas très convaincants.
C'est surtout le rôle de la femme "qui ne cesse de mentir", et d'adapter la vérité au fur et à mesure, jouée par Mary Astor qui me pose un peu problème. Le personnage est censé être celui de la femme fatale et toxique. Tout personnage qui en approche devrait rencontrer les pires emmerdes. Là, Bogart se laisse prendre alors qu'il a bien conscience qu'elle affabule plus ou moins. On est peut-être dans la tactique, dans le faux -semblant mais peut-être pas. Une chose est sûre c'est que Mary Astor ne me parait pas à la hauteur de son rôle qui devrait mettre en difficulté Bogart ou tout au moins le challenger. Or ce dernier semble toujours avoir une petite longueur d'avance qui se voit au petit sourire narquois qui ne le quitte quasiment pas.
Au final, c'est un film que je trouve très bien réalisé mais qui manque un peu de saveur. Même si de temps à autre, des dialogues percutants fusent. Quand je regarde ma liste des films noirs, pourtant loin d'être complète, il y a des dizaines de films qui me prennent autrement plus aux tripes que celui-ci et dont l'histoire est autrement plus haletante.
Le "faucon maltais" se termine un peu trop "business as usual" …
Mais, comme c'est un symbole, une référence absolue, il faut qu'on y croit …
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Créée
le 5 oct. 2023
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