Le fanfaron, c'est l'alchimie parfaite entre l'esprit des grands road-movies et la spontanéité à l'italienne incarnée ici par Vittoro Gassman.
Evidemment, il y a la classique métaphore de la route. Le fanfaron vit sa vie comme il conduit, à fond, intensément. Le contraste avec le timide étudiant, son compagnon de voyage bien malgré lui, est saisissant. Si, au commencement, ce dernier ne semble être qu'un faire-valoir visant à intensifier la débauche d'énergie du héros, la suite nous donnera heureusement tort. Progressivement, alors que les liens se tissent, que les personnalités se dévoilent, on comprend à quel point ils se complètent et apportent l'un à l'autre.
Gassman est tout simplement magistral. On pourrait parler de One Man Show tant il parvient à saisir le spectateur et à l'entraîner dans la folie de son personnage. Tantôt drôle, tantôt poignant de sincérité, le fanfaron est incroyablement attachant.
Son acolyte (Jean-Louis Trintigant) ne démérite pas non plus et construit le temps de cette épopée, un personnage complexe, introverti et bien moins simpliste que ce que laissaient entrevoir les premières minutes du film.
Ajoutez à ce tableau une balade dans la cité romaine et ses alentours et des paysages splendides. Vous obtenez un grand moment de cinéma qui passe aussi vite que la voiture de notre fanfaron!