Les trois monstres sacrés du cinéma francais

Il s'agit de l'un des premiers films français à traiter ouvertement de la mafia. Son thème central est aussi vieux que le genre lui-même, à savoir l'honneur parmi les voleurs ou plutôt le manque d'honneur. Roger Sautet (Alain Delon) l'ennemi public numéro bénéficie de l'aide du vieux gangster Vittorio Malanese (Jean Gabin), "capo" sicilien très patriarcal. Ensemble, ils planifient et exécutent un audacieux vol de bijoux, seulement l'inspecteur Le Goff (Lino Ventura) ne rôde pas très loin la clope au bec. Le personnage de Roger Sautet est indéniablement charismatique, mais capable d'une brutalité imprévisible, en bref, on retrouve un Delon glacial et impénétrable. Le scénario, basé sur un roman d'Auguste Le Breton a été coécrit par l’excellent José Giovanni. Le film se déroule à un rythme soutenu, on se dit encore un film de casse de bas étage, mais c’était sans compter l’aide d’acteurs au sommet de leur art et une mise en scène maîtrisée de bout en bout, renforcée par de superbes prises de vues et la partition géniale d'Ennio Morricone. Avec le statut de classique qu’il mérite, Le Clan des Siciliens est un film d’hommes qui emprunte des tropes aux films noirs classiques, en y incorporant une opposition respectueuse portant un regard admiratif entre Gabin et Ventura et révélatrice de leur amitié en dehors des plateaux surtout à table qu’ils ont dû préparer après la scène finale d’une beauté sans nom.