Elementaire mon cher Watson ! Zut, je me suis gouré de film.

Ah, ce brave Luc Besson. Généralement conspué par les cinéphiles pour des raisons diverses plus ou moins justifiées, que ce soit le bonhomme en lui-même, ses productions "fast food", ses propres films d'une qualité plus discutable une fois arrivés au 21è siècle, et j'en passe des meilleures. Je ne rentrerai pas tout de suite dans le débat, je n'en ai pas encore vu assez pour participer.

Cela dit on lui reconnaît généralement trois excellents films et ça tombe bien, c'est à ce jour ceux que j'ai vu. Or le Cinquième Élément est mon préféré.

J'ai vu ce film en premier avant le Grand Bleu et Léon. Il a conquis son pays avec le premier film, il s'est fait connaître aux USA avec le second (Nikita ayant fait la transition), il a dû se dire "Okay, maintenant je peux y aller à fond, je vais m'amuser". Et il s'est amusé le bougre. Et heureusement, nous aussi.

Oui, ce film est con, cliché, manichéen, irréaliste, un peu tout ce que vous voulez. On peut le dire et le penser, je ne vous en voudrai pas et je ne vais pas chercher à contester si ça vous a empêché d'apprécier le film. Heureusement, il en a parfaitement conscience : il s'en amuse autant qu'on s'en amuse. Ce film est un excellent exemple d'un film fait sérieusement qui prend au sérieux ce qui doit l'être dans l'histoire, tout en se prenant au 36è degré pour le reste. Cela aurait pu être un nanar, or grâce à tous les efforts dans les costumes, les décors, l'ambiance, la musique et les performances des acteurs impliqués, le tout assaisonné d'un comique réjouissant, c'est un putain de bon divertissement.

On sent que Besson s'est fait plaisir et qu'importe si ça n'a pas une grande portée intellectuelle, Luc ne sera jamais le plus fin (sans mauvais jeu de mot), n'attendons pas trop de sa part. Mais ce qu'il nous a donné est déjà bien. Les acteurs s'amusent autant et les moments cultes sont légion que ce soit la scène de la Diva, la présentation de l'arme de Zorg (sa conclusion me fait toujours autant rire) ou la "négociation", sans parler de Ruby Rhod avec un Chris Tucker en roue libre.

L'action est menée tambour battant avec un Bruce Willis qui sait ce qu'il faut faire pour être un héros charismatique. Notons que son doubleur habituel a été remplacé pour le coup, probablement pour qu'on ne confonde pas Korben Dallas et John McLane allez savoir... Milla Jovovich en impose aussi, aucun problème.

Pour peu que vous n'ayez pas d'apriori sur Besson et que vous ne cherchez pas une SF intellectuelle, foncez et appréciez.