Des fleurs bleues dans le ciel

Film culte de la fin des années 80, Le Cercle des Poètes Disparus reste un long-métrage intelligent et utile, mais qui d'après moi s'avère un peu trop classique dans son illustration de ce que peut être le poète et la poésie (et je suis bien placé pour le savoir).

Evidemment, on ne peut que saluer l'anticonformisme et la liberté prônée par ce professeur original incarné par l'excellent - et regretté - Robin Williams, mais celui-ci oublie toutefois de parler des versants modernes de la poésie (le film se déroulant en 1959) puisque la rime règne ici en seule maîtresse...

De plus, les jeunes poètes, présentés comme des êtres forcément ultra-sensibles, et n'abordant que des thèmes banals - de manière souvent mièvre - relèvent clairement de la caricature.
Du coup, je me demande si le succès de ce film n'a pas également contribué à faire du poète moderne ce type ringard, trop fragile et passéiste... Mais passons.

Les dialogues fonctionnent, les acteurs se débrouillent (quelle surprise de revoir Robert Sean Leonard adolescent !), le scénario - parfois cousu de fil blanc - reste intéressant, et l'émotion relativement présente...

Un bon film de Peter Weir tout de même, plus philosophique que poétique, mais qui selon moi ne fait que survoler ce thème et ses enjeux passionnants.