Le Bras de diamant par Catel_

Comédie cultissime en Russie, "Le bras de diamant" a la réputation d'être en quelque sorte "La grande vadrouille soviétique", même si son sujet le rapproche plus du Corniaud. A peu près inconnu à l'Ouest, le film est aujourd'hui librement regardable en ligne grâce à la Mosfilm qui a ouvert une grande partie de son catalogue, incluant des cinéastes plus prestigieux ayant eux traversé le Rideau de fer tels que Eisenstein, Tarkovski, Bondartchouk ou Mikhalkov.

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Sémion, un brave prolétaire un peu simple, en croisière à Istanbul, est confondu par un réseau de contrebandiers avec l'un de leurs complices et se retrouve avec un plâtre rempli d'or et de bijoux. Rentré en URSS, il se retrouve pris en écharpe, si l'on peut dire, entre les malfaiteurs qui tentent de récupérer leur butin, la police qui a vite mis le grappin sur la mule involontaire et se sert de lui comme appât, et sa famille à qui il tente de dissimuler sa mésaventure.

La comédie est alerte, légère et inventive, pleine d'idées sympathiques, elle échappe pour l'essentiel - mais pas complètement - au quiproquo facile (contrairement au Corniaud, Sémion apprend immédiatement la vérité) et marie agréablement le slapstick et l'humour un peu plus élaboré. On regrettera un peu les situations qui tendent à devenir redondantes jusqu'à la fin qui, elle, est délibérément expédiée dans un ultime gag.

Le film a aussi, et ce n'est pas mince, le charme des années 60 et du début du cinéma couleurs de masse. Les réalisateurs en avaient alors largement profité pour faire péter la colorimétrie, les vêtements chamarrés et la lumière du soleil (on ne compte plus le nombre de films de cette décennie à prendre pour cadre Grèce et Turquie) sur fond de Bossa Nova. Le bras de diamant n'y échappe pas et il en ressort un côté feel good movie que les années passant ne démentent pas.

Le film est bien évidemment totalement conforme à l'éthique socialiste à la fois anticapitaliste et conservatrice, notamment dans la caractérisation des méchants (lubriques, bigots et bourgeois)...