Master of the flying guillotine est incontestablement un kung fu culte envers et contre tout, car aucun ne saura mieux que celui-ci montrer Jimmy Wang Yu en pleine décrépitude. Pourtant, je resterais malgré la pression sur ma position du 5 déjà extrêmement généreux juste pour acquiescer les idées folles présentées ici et qui, tentons l'objectivité, datent tout de même de 1974, ce qui n'est pas rien. Mais c'est tellement minable en même temps... Mais alors minable à un point. Il y a aussi la musique Indus, un thème punk pour le générique, et le morceau de Neu, "Super 16", de l'album "Neu! 2", grosse marche indus ultra culte qui accompagne le Maître à merveille.


Mais ici, on veut nous mystifier, nous dérouter avec quelques idées un peu plus originales que la moyenne (les grenades, la guillotine volante, l'indien aux longs bras, la maison au plancher brûlant, le combat dit en "sword formation", ....) pour mieux faire passer le vide cruel des chorégraphies et du scénario (ah oui, je l'avais oublié lui) qui se résume à un tournoi et une vengeance.
Les combats regorgent de maladresses et de pauses indigestes où aucun des deux protagonistes (ce ne sont que des duels) ne sait trop ce qu'il doit faire. Un enchaînement de quelques coups dynamiques devient alors un véritable exploit. Les acteurs sont mauvais, évidemment.
L'acteur principal, réalisateur de surcroît (Jimmy Wang-Yu), est inexistant contrairement au premier opus ("Le boxeur manchot"). Le tout est accompagné de dialogues interminables et inutiles aussi creux qu'une louche à crêpe.


Les ficelles bien connues du genre sont ici utilisées au paroxysme de la stupidité ce qui provoquera les quelques rires qui pourront vous échapper :
- Jimmy Wang-Yu marche sur le rebord d'un panier en osier et conseille à ses disciples de bien retenir leur respiration afin d'alléger leur masse et ainsi faire de même ! Il ira même jusqu'à marcher au plafond pour montrer que cette technique ne rigole pas.
- Le même Wang-Yu n'a qu'un bras mais plus le film avance, moins il parvient à dissimuler son deuxième bras qui le gêne considérablement dans ces rares mouvements.
- L'indien roule par terre avec ses bras démesurés en plastique et s'empêtre dedans comme avec une chambre à air. Encore une histoire de bras.
- La guillotine volante très proche d'un panier à salade et pourvue de dents en papier aluminium est pourtant censée être l'arme la plus mortelle du film.
- Le maître de la guillotine nous prouve bien qu'il est aveugle puisque ses trois complices (l'indien, le thaïlandais et le japonais) se battent tour à tour contre le bras armé (Jimmy Wang-Yu) sur la place publique, mais lui n'est jamais là. Il n'apparaît que rarement ou juste à la fin, comme fraîchement sorti d'un bordel, pour se plaindre qu'on ne l'ait pas prévenu avant.


D'autres joyeusetés de ce genre viennent remonter le niveau de l'ensemble ou au contraire le plomber selon votre sensibilité aux films dits Z. La VF est aussi un puissant argument nanar.


Mais ne vous y trompez pas, même si je m'attarde sur ces quelques passages qui peuvent sembler cocasses, l'action est loin d'être aussi présente qu'on peut l'imaginer. Les quelques combats sont tous aussi fades les uns que les autres et n'ont simplement aucun sens que ce soit dans leur dynamique, leur montage ou leurs objectifs.


D'ailleurs, des inserts à rallonge du "Boxeur Manchot" sont là pour offrir les meilleures chorégraphies du film.


Force est de constater qu'au bout de la séance ne subsiste qu'une infâme impression de tromperie sur la marchandise, si le sommeil n'a pas réussi à vous gagner avant le générique final.


Version longue : http://wp.me/p1PvT0-28

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le 9 janv. 2011

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drélium

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