Ancienne critique :


L'histoire est agréable. En effet, qu'il est plaisant de vivre dans le sud de la France, à la campagne, au bon air, entouré d'une épouse amoureuse et de filles aimantes. Qu'il est difficile de se colleter avec ses ouvrières en grêve quand l'usine est dans la banqueroute, de supporter une femme collée montée et une fille pédante, dans une ville triste et morne. Bref, le jeu des contrastes évidents porte ses fruits de manière un peu lourde.
Mais l'on s'y prend facilement grâce à de bons comédiens et des astuces scénaristiques auxquelles Chatiliez nous a habitué depuis le long fleuve tranquille...
Toujours pimentée, toujours acerbe, sa comédie relève de l'épicurisme bon enfant.
Quelques dialogues savoureusement grossiers, quelques scènes croustillantes de méchancetés.


Mais. Reste au final un film somme toute un peu superficiel ou les changements de personnalité qui sont au centre du propos se font peut-être exagerément vite. Bien entendu, ne pas oublier qu'il s'agit là d'une comédie sur le bon vivre et se laisser embarquer pour le Gers et sa douceur de vivre.


Nouvelle critique:


J'aimais bien ce film, mais cette revoyure m’a quelque peu refroidi. Fondamentalement, le propos est plaisant bien entendu. Il faudrait être un pisse froid hors catégorie pour ne pas opiner du chef dans le sens hédoniste que prend le film.


Mais justement, c’est la manière qui nous mène à ce propos, trop peu subtile, qui fait quelque peu tiquer pendant le visionnage. Les personnages sont hyper caricaturaux. Pas seulement l’hystérique épouse jouée par Sabine Azéma, mais même la passivité de Carmen Maura se révèle redoutablement pesante au final, ou bien la grossièreté surdimensionnée, trop appuyée d’Eddy Mitchell. Cela plombe un peu le plaisir sur la longueur.


L’histoire en elle même repose sur une idée amusante et suit son cours tranquillement. Peut-être même trop? En effet, le rythme ne s’emballe jamais. Très pépère, la lecture se veut gentiment folatre. Ca gambade mou.


Sans être extrêmement drôle, on s’amuse cependant à voir évoluer le personnage de Michel Serrault. Voilà sans doute le petit fil qui a retenu mon attention ; sans cela, il y a de fortes chances qu’elle se serait évaporée.


Et le thème essentiel vient de la veine traditionnelle de l’idéologie naturaliste : il serait forcément plus sain de vivre à la campagne. C’est ce que le film assène disais-je avec plus ou moins de finesse. Tout cela n’est pas désagréable, mais manque toutefois de crédit pour impressionner.


Le film se révèle donc comme une aimable comédie, indolore, un peu naïve au bout du compte. Encore une fois, le bonbon n’est pas désagréable. Or, j’avais le souvenir d’un film plein de mordant, et je me retrouve face à un gentil toutou édenté. Comprenez le désappointement. Même Michel Serrault semble un peu éteint. Du point de vue des acteurs, point d’épice notable. Avec le temps, va, tout s’en va.


Captures et trombi

Alligator
6
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le 24 déc. 2012

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Alligator

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