Qui aurait cru que le petit écran ferait de l'ombre au cinéma... Enfin dans une certaine mesure. Il serait surement faux de dire que Netflix ne vienne pas apporter sa pierre à l'édifice en cette fin d'année 2018 ; Aucun homme, ni dieu de Jeremy Saulnier, Outlaw King de David Mackenzie, puis Le Bon Apôtre de Gareth Evans que voici.
Une oeuvre réussite, tamponnée Netflix, émanant d'un initié de l'horreur, Gareth Evans, qui avait su nous surprendre avec son travail réalisé sur l'un des épisodes anthologiques de V/H/S 2.
Parce que Le Bon Apôtre est une hybridation de sous genres croustillants, caractéristiques du petit écran. Un boulevard des genres où s'entrecoupe horreur, thriller, drame et récit allégorique. Des scènes morbides dignes d'un épisode moyenâgeux qui savent nous hérisser les poils des bras... Difficile parfois de trouver la délimitation entre le drame et l'horreur... La contribution du drame dans l'horreur, est sans doute une intéressante façon pour le genre d'épouvante, de gagner en prestige. Ce n'est sans doute pas le slasher-movie qui s'en chargera ; chaque séance présentant les univers d'Insidious, Conjuring et autres HappyBirthDay sont souvent sujets à moquerie.
En bref, Le Bon Apôtre est un intéressant métissage entre The Village d'un point de vue narratif, Mama, d'un point de vue visuel et horrifique et Mother, pour sa pensée allégorique.
Une petite mosaïque cinématique que nous avons là, qui toutefois, présente pas mal de limites. Des sous-intrigues qui ne vont pas jusqu'au bout de leurs idées. Recentrage narratif et contraintes de temps obligent, on a l'impression que le montage, lui aussi, en a pris pour son grade. On parvient tout de même à en voir le bout sans trop de difficulté grâce au personnage principal très bien interprété par Dan Stevens, qui fera finalement office de fil d'Ariane.
Une intéressante histoire que je vous conseille donc, fournie en rebondissement. Pour ce qui est du sujet de l'horreur moderne et du drame, j'en parle plus longuement avec la critique-analyse de Hérédité, oui l'excellent film d'horreur de cette année ! Parce que, pour que le grand-public puisse prendre enfin au sérieux le genre horrifique, il faut parfois le déguiser en drame familial...