C'est un film raté.
Il y avait à la base des tas d'idées - en vrac - qui pouvaient faire l'objet d'environ quatre ou cinq scénarios différents. Trop d'idées, bien trop d'idées, trop de problématiques évoquées.
- la fille (ou plutôt la femme de 26 ans ...) qui rate tout, distraite, déboussolée et qui a un boulot qui ne la passionne pas du tout (avec ses grelots, censés faire rire ?)
- la fille sort d'un gros problème de santé (qu'elle ne ménage pas trop, à mon avis)
- la famille émigrée de Croatie et qui s'habitue tant bien que mal à la vie à Londres (le père ancien avocat réduit à faire le taxi chez Uber)
- la famille émigrée qui a éclaté en morceaux (mais ça ne semble pas si grave au final)
- le problème de la précarité au moment de Noel
- les SDF et le centre d'accueil et l'organisation d'un spectacle
- l'utilisation "capraesque" du surnaturel (mais n'est pas Capra qui veut)
Ensuite le choix de l'actrice principale, Emilia Clarke, me pose question. Je n'arrive pas à me prononcer si le rôle est trop extraverti ou bien si c'est elle elle sur-joue son rôle. Au final, on aboutit à un personnage qui n'inspire pas du tout la sympathie ni l'empathie et je me faisais la réflexion pendant le film (que je voyais pour la première fois) que Tom avait bien du mérite à s'intéresser à cette désagréable et déconcertante femme. On comprend mieux ensuite.
Et pourtant, Emilia Clarke, qui joue Daenerys dans "Game of Thrones", est capable de très bien jouer dans des rôles plus mesurés et bien plus profonds et même plus complexes. J'en déduis que la réalisation (Paul FEIG que je ne connais pas du tout) n'est pas à la hauteur.
Quant à Emma Thompson, que j'apprécie par ailleurs beaucoup comme actrice, elle a participé au scénario, à la production et joue le rôle de la mère, Petra. Désolé d'avoir à dire que c'est raté et peu crédible, le rôle de cette mère un tantinet possessive. Elle est complètement caricaturée et c'est dommage car là encore, il pouvait y avoir de l'idée et l'occasion de faire un beau portrait.
Quant aux hommes, ils sont quasiment inexistants et insignifiants : le père, Tom, l'amoureux transi de la patronne du magasin.
Le film oscille entre comédie, comédie romantique et farce sans jamais vraiment se positionner et la fin, plutôt inattendue, m'a laissé complètement perplexe. Mais où est donc le conte de Noël ?
La musique semble un hommage à Georges Michael, auteur de la chanson "last Christmas". Je n'apprécie pas spécialement mais ça n'aurait pas eu d'importance si le reste avait suivi.
Quel gâchis !